Le diagnostic de la cyclothymie : un parcours difficile

 

 

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Le diagnostic de la cyclothymie : un parcours difficile

 

10/09/2010
Auteur : Dr Hantouche

Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Cyclothymie

Vous êtes cyclothymique, le parcours vers un diagnostic est semé dʼembûches. Voici ce quʼil faut savoir sur le sujets qui fâchent.

En premier, besoin de reconnaître la cyclothymie

  • Vous présentez assez tôt, souvent avant la puberté des symptômes et des signes traduisant un malaise récurrent ou chronique, des passages vers le haut ou le bas,
  • Vous sentez être différent des autres et vous ne pouvez rien changer à cette réalité : vous êtes le genre de personne sensible, anxieux, original, instable, excessif, authentique, émotionnel
  • Vous êtes souvent mal compris par les autres
  • Votre vie professionnelle est instable (vous risquez le licenciement à cause de votre caractère)
  • Vous avez besoin de consulter et de demander de l’aide en médecine, psychologie, neurologue, psychiatrie

Lʼunivers médical aggrave la cyclothymie

C’est la spirale aggravante des soins, où d’autres événements et phénomènes vous attendent :
  • Votre médecin traitant n’est hélas pas formé pour dépister vos troubles bipolaires de l’humeur
  • Il faut parfois dix années d’attente ou plus  pour avoir le "verdict" : le diagnostic de cyclothymie
  • Vous avez une grande probabilité de recevoir de multiples diagnostics, essentiellement incorrects, qui peuvent nuire à votre santé ;
  • Personne ne croît en votre souffrance ; on met en doute l’authenticité de votre trouble et vous risquez de passer pour un "faux normal", un mythomane, un simulateur ou un "imitateur de troubles qui sont à la mode"
  • Attention aux antidépresseurs qui induisent des effets pervers au long cours ; en effet, les médecins ne perçoivent que la partie émergée de l’iceberg de la cyclothymie : la Dépression !!
  • Votre psychiatre a ignoré votre bipolarité et vous traite seulement en fonction de vos symptômes actuels : anxiété, insomnie, irritabilité, dépression, conflits sentimentaux ou relationnels ; ce qui peut retarder votre rétablissement
  • Votre thérapeute, malgré ses compétences et sa détermination, n’arrive pas à vous aider pour alléger vos souffrances et améliorer votre état ; en effet, ignorer ou méconnaître la cyclothymie, c’est comme bâtir une pyramide à l’envers
  • Vous devenez progressivement le "mauvais patient", car vous ne réagissez pas comme il faut aux approches conventionnelles ; Ne soyez pas étonné qu’on vous colle l’étiquette "Borderline" ou "névrose atypique" ou "hystérie grave"
  • Vous souffrez toujours et cherchez à savoir ce qui se passe : livres, Internet, Forums, sites,... et vous commencer à suspecter la nature de votre "mal", en apprenant ce que c’est la cyclothymie ou la bipolarité atténuée1 ("Soft Bipolar Spectrum").
  • Vous êtes ravi de votre découverte, mais votre médecin ne le sera pas ; il va s’opposer activement à ce diagnostic, le nier ou même critiquer votre démarche  (pourtant il pourrait vous féliciter et accepter le diagnostic qui colle au mieux à vos troubles et souffrances)
  • Lorsque vous trouvez un expert qui va confirmer le verdict diagnostique et vous proposer un traitement spécifique, votre médecin, n’ayant pas su diagnostiquer  la cyclothymie, va vous demander d’arrêter le traitement thymorégulateur prescrit par l’expert. Il vous signalera que c’est un traitement dangereux pour votre santé
  • Vous allez entendre dire "C’est un traitement qu’il faut prendre à vie" ou encore "Mais bon sang, vous n’avez pas la psychose maniaco-dépressive !"
Extrait du livre "J’apprends à gérer ma Cyclothymie", éditions Josette Lyon, 2010


01/05/2013
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