Le Roi et l'Oiseau
Le Roi et l'Oiseau
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Le Roi et l'Oiseau est un dessin animé français créé par Paul Grimault, avec des textes de Jacques Prévert d'après La Bergère et le Ramoneur de Hans Christian Andersen, et sorti au cinéma le 19 mars 1980.
Ce film a connu une première vie sous le titre : La Bergère et le Ramoneur sorti en 1953, avec un montage différent, imposé par la production et désavoué par les deux auteurs. En 1966, Paul Grimault récupère les droits et les négatifs du film qui durait 62 minutes, puis redessine les scènes existantes, tourne de nouvelles séquences et le remonte entièrement pour donner Le Roi et l'Oiseau (87 minutes).
Les voix de La Bergère et le Ramoneur ainsi que la musique de Joseph Kosma n'ont pas été utilisées pour Le Roi et l'Oiseau, seuls quelques extraits musicaux de Kosma ont été repris.
Sommaire[masquer] |
Synopsis [modifier]
Le roi Charles V + III = VIII + VIII = XVI (Charles Cinq et Trois font Huit et Huit font Seize) est un tyran qui gouverne le royaume de Takicardie. Ce roi est amoureux d'une charmante bergère, mais le cœur de la jeune fille est pris par un petit ramoneur "de rien du tout" (ces deux personnages sont sortis de tableaux présents dans la chambre royale). Grâce à l'aide d'un oiseau, qui a l'habitude de narguer le roi, ceux-ci arrivent à s'enfuir du palais royal, poursuivis par la police. Le film évoque cette poursuite avec poésie et douceur.
Commentaire [modifier]
Ce film est aussi un hymne contre le totalitarisme et si on le regarde attentivement, on peut y relever des allusions au nazisme et au stalinisme (culte de la personnalité). Il reprend des thèmes chers à Jacques Prévert, tels que la liberté et l'amour.
Le roi est un personnage méprisable, colérique et terriblement égocentrique: il a le droit de vie ou de mort sur ses sujets, tous ses proches collaborateurs lui obéissent aveuglément et il est entouré d'incompétents et d'imbéciles.
Le film dépeint une monarchie absolue ou une tyrannie.
Ce film fait aussi largement référence au thème de l'art au service de la propagande. Les nombreuses «œuvres d'art» (sculptures, peintures, monuments gigantesques) à l'effigie du roi sont si nombreuses et grotesques que tous ces objets ne possèdent plus en quelque sorte l'attribut d'être de l'art, n'étant seulement que de la pure propagande. Il y a une scène particulière où le roi, regardant au travers d'une fenêtre, voit une représentation de lui armé d'une lance et tuant un gigantesque rhinocéros. L'objet véhicule un mensonge, à savoir qu'il représente le souverain comme un puissant guerrier et chasseur. Ce genre de représentation existait dans le Proche-orient ancien, en Mésopotamie, sous certaines dynasties.
La cité de Takicardie est un mélange harmonieux de monuments de divers époques.
Les objets d'art prennent vie dans le film, ce qui contribue à renchérir son propos et sa poésie. Ce n'est pas explicitement suggéré dans le film, mais il est possible que l'oiseau et ses oisillons, au même titre que la bergère et le ramoneur, aient été à l'origine les personnages d'un tableau.
Fiche technique [modifier]
- Réalisation : Paul Grimault ; assistant : Émile Bourget
- Scénario : Jacques Prévert et Paul Grimault d'après La bergère et le ramoneur de Hans Christian Andersen ; dialogues de Jacques Prévert
- Production : Les Films Paul Grimault, les Films Gibé, Antenne 2
- Musique : Wojciech Kilar, interpretée par le Grand Orchestre Symphonique de la Télévision Polonaise de Katowice sous la direction de Stanislaw Wislocki
- Les chansons extraites du film La Bergère et le Ramoneur paroles de Jacques Prévert ont été composées par Joseph Kosma chantées par Jacques Jansen, Eric Amado, Jean Martin éditions Enoch et Cie
- Décors : Paul Grimault, avec la collaboration artistique de Lionel Charpy et Roger Duclent
- et pour les extraits de La bergère et le ramoneur : L. Danet, R. Duclent, B. Fiévé, M. Saufnai, E. Zilahy pour les décors et G. Helbig pour le traçage et le gouachage
- Animation : Gabriel Allignet, Marcel Colbrant, Alain Costa, Guy Faisien, Henri Lacam, Philippe Landrot, Philippe Leclerc, Franco Milia, Bernard Roso, Alberto Ruiz, Jean Vimenet, Pierre Watrin ; assistante : Coraline Yordamlis
- et pour les extraits de La bergère et le ramoneur : Henri Lacam, G. Allignet, J. Aurance, G. Dubrisay, R. Dumotier, L. Dupont, R. Genestre, P. Granger, G. Juillet, P. Landrot, J. Leroux, L. Logé, R. Moreau, J. Mutschler, P. Ovtcharoff, J. Rannaud, R. Richez, R. Rosé, A. Ruiz, R. Ségui, J. Vausseur, P. Watrin
- Traçage : Gigi Bonnin, Simone Bruyères, Lidia Cardet, Françoise Gillot, Colette Jacquemot, Charlotte Roger
- Gouachage : Madeleine Camolli-Beauchesne, Frédérique Doyère et Pierre Grimault
- Choix des voix et collaboration artistique de Pierre Prévert
- Prises de vues Gérard Soirant
- Enregistrement des voix : Claude Panier, Bob Chaubaroux
- Effets sonores : Henri Gruel
- Prise de son : René Hanotel
- Montage son : Aline Asséo et René Chaussy
- Mixage : Jean Neny
- Durée : 87 minutes (1 h 27)
Distribution vocale [modifier]
Le roi et l'oiseau (1980) [modifier]
- Jean Martin : l'oiseau
- Pascal Mazzoti : le roi Charles V + III = VIII + VIII = XVI (Charles Cinq et Trois font Huit et Huit font Seize)
- Raymond Bussières : le chef de la police
- Agnès Viala : la bergère
- Renaud Marx : le ramoneur
- Hubert Deschamps : le sentencieux
- Roger Blin : l'aveugle
- Philippe Derrez : le liftier et le haut-parleur
- Albert Medina : le belluaire et le haut-hurleur
- Claude Piéplu : le maire du palais
et Lionel Charpy, Jacques Colombat, Jean Herbert, Robert Lombard, Jean Mermet, Vincent Montrobert, Pierre Risch, Bruno Sermone, Jean Vimenet, Jeanne Witta.
La bergère et le ramoneur (1953) [modifier]
- Pierre Brasseur : l’oiseau
- Fernand Ledoux : le roi
- Anouk Aimée : la bergère
- Serge Reggiani : le ramoneur
Autour du film [modifier]
- Ce film fourmille de références :
- la « ville basse » ressemble à celle de Metropolis de Fritz Lang
- le travail à la chaîne fait penser aux Temps modernes de Charles Chaplin
- certains décors évoquent les peintures de Giorgio de Chirico
- les jeux de trappes rappellent la trappe d'Ubu d'Alfred Jarry
- Le film est dédié à Jacques Prévert, mort en 1977. Lors de la première projection, Paul Grimault avait réservé une place à côté de lui, pour Jacques Prévert.
- Il a réuni 1,7 million de spectateurs au cinéma en 1980.
Récompenses [modifier]
- 1952 : La Bergère et le Ramoneur a été primé à Venise en septembre 1952.
- 1979 : Prix Louis-Delluc 1979, décerné en décembre alors qu'il n'était pas encore sorti en salles.
- 2004 : Prix spécial du Jury DVD au Festival de Cannes 2004.
Restauration [modifier]
Il a été restauré par StudioCanal, puis présenté en projection numérique haute définition au Festival de Cannes 2003.
Un double DVD de cette version remasterisée est sorti pour Noël 2003 contenant entre autres :
- Le Roi et l'Oiseau,
- La Table tournante,
- un documentaire sur Le Roi et l'Oiseau,
- une interview de Paul Grimault.
Voir aussi [modifier]
- Liste des longs métrages d'animation
- Le Château dans le ciel de Hayao Miyazaki qui s'est inspiré de cette œuvre pour son film d'animation
Liens externes [modifier]
- Dossier extrêmement complet sur objectif-cinema.com
- Détails techniques, interviews, la restauration
- Dossier pédagogique
- (fr+en) Le Roi et l'oiseau sur l'Internet Movie Database
- Site perso où l'on trouve entre autres le script du film