Le tempérament selon Kagan
Le tempérament selon Kagan
10/10/2010
Auteur : Melle Majdalani
Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Tempéraments
Le tempérament est constitué de traits innés qui sous-tendent à notre manière de réagir à l’environnement.
Les dimensions du tempérament
Selon Kagan, le tempérament est comme un fil. Quand il est tressé et tissé avec celui des expériences de vie, il forme l’habit et le vêtement de la personnalité.
Comme Kagan nous le montre, la meilleure clef pour comprendre la personnalité de l’être humain et sa vulnérabilité à la psychopathologie est de s’intéresser au tempérament et à d’autres caractéristiques émotionnelles, comme nos différentes façons de réagir aux différents challenges émotionnels que nous proposent la vie.
Pourquoi, face à l’adversité, une personne décompense alors qu’une autre fait preuve de résilience ? La réponse réside en toute évidence dans le tempérament.
Les "variations" dans le tempérament s’accompagnent de variations dans le fonctionnement du cerveau mais aussi dans le système nerveux autonome, dans le système endocrinien et dans le système immunitaire. Le cerveau peut influencer le fonctionnement de ces systèmes et ces différents systèmes peuvent moduler l’activité cérébrale. Cela signifie que le système nerveux qui sous-tend à tel type de tempérament exerce une certaine influence (sur le système biologique périphérique) sur la vulnérabilité d’un individu à un certain types de maladies comme les allergies, d’où l’importance du cerveau dans l’ensemble de la santé, autant physique que mentale.
Si deux enfants ont deux tempéraments différents, ils auront par conséquent des différences dans leurs cerveaux. Ainsi, des caractéristiques différentes de tempéraments sont associées à des différences cérébrales identifiés dans les circuits neuronaux.
- Ces différences cérébrales procèdent de facteurs héréditaires et donc génétiques. Il faut savoir que c’est l’implication de plusieurs gènes qui agissent en concert qui est responsable du comportement humain complexe, aussi complexe qu’une maladie
La neuroplasticité du cerveau
Différents traits de Tempérament, évidemment établis à partir du comportement observable de l’enfant et non en fonction de l’émotion, impossible à sonder pour le moment par un chercheur selon Kagan, sont définis en fonction :
1- De la réaction face à des états comme la douleur, le froid et la faim, entraînant une détresse physique. 4 types de réactions sont identifiés en fonction de l’intensité des pleurs et de la facilité d’apaisement.
- L’enfant pleure beaucoup et il est difficile à apaiser
- L’enfant pleure beaucoup mais il est facile à apaiser
- L’enfant pleure peu mais il est difficile à apaiser
- L’enfant pleure peu et il est facile à apaiser
2-De la réaction face à des expériences sensorielles non familières ou inattendues (qui ne sont ni frustrantes ni sources de souffrance) comme une nouvelle nourriture, odeur, vue, texture. C’est ainsi la réaction face à des expériences nouvelles. 4 autres types sont identifiés en fonction de la présence ou de l’absence de réaction motrice et de pleurs :
- L’enfant est agité et pleure fréquemment : il est hyper-réactif
- L’enfant est agité et pleure rarement
- L’enfant pleure fréquemment mais n’est pas agité
- L’enfant pleure rarement mais n’est pas agité : il est peu réactif
3- De la réaction face à La frustration comme faire tomber le doudou ou un jouet etc). Le même type de réaction que le no 2, est identifié.
4- Des comportements adoptés spontanément par les enfants quand ils sont dans leurs lits et qu’il n’y a pas d’intrusion. 3 autres types sont identifiés :
-Babiller
-Sourire
-Bouger les membres
Le tempérament des enfants différe également de part :
- L’intensité du plaisir qu’ils ressentent quand on les caresse ou face à des goûts doux
- L’intensité du déplaisir (dégoût, peur, inquiétude, tristesse et colère qui sont sous-tendus par 4 circuits cérébraux différents) quand on les manipule physiquement durement ou face à des goûts
Il est à noter que les émotions sont souvent associées à des expressions du visage :
- Le dégoût face à des goûts amers ou aigres: ils haussent la lèvre supérieure, font un mouvement du nez qui "ride le visage" et sortent leur langue
- La peur face à l’absence temporaire du donneur de soin
- La tristesse : moue vers le bas de la bouche
- La colère : ils crient fort avec la bouche ouverte