LʼHyperthymie dans la dépression résistante
LʼHyperthymie dans la dépression résistante
3/03/2011
Auteur : M Trybou
Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Tempéraments
La fréquence des dépressions résistantes (DRT) ne cesse dʼaugmenter. Dans le bilan clinique des DRT, il est important dʼexplorer lʼHyperthymie ou personnalité hypomaniaque.
Il est courant de recevoir des patients, déprimés de longue date, résistant à de multiples antidépresseurs. On investigue les dépressions, et on ne comprend pas pourquoi cela n’avance pas. Puis quand on demande aux patients leurs parcours universitaires et professionnels, leur gestion de leurs soirées et week ends, on est souvent surpris de constater que pour des personnes dépressives ils sont plutôt très actifs ! Et toujours la même réaction de notre part : mais, avec une telle dépression, où avez-vous trouvé l’énergie et la motivation pour faire tout cela ?
Monsieur xxx consulte à ce jour pour une "mélancolie" de longue date, avec épisodes dépressifs successifs.
Monsieur xxx décrit un Etat Dysthymique qui aurait débuté à l’âge de 13 ans, suite au décès de sa mère. Cet état s’étale pendant toute l’adolescence et aurait provoqué le début d’une consommation d’alcool légère. Cette consommation s’accentue à 26 ans, avec 8 unités par jour. Un premier Episode Dépressif Majeur se déclare à 30 ans, suite à une rupture amoureuse. Monsieur xxx reste déprimé pendant 3 ans, avec aggravation de la consommation d’alcool "pour tenter au moins de revenir à ma mélancolie de base, pour éteindre les émotions", puis commence une nouvelle relation, se met "à fond dans le travail". A 35 ans, à peine sorti de dépression, il retombe en dépression suite à une rupture, dépression qui dure 5 ans. Suite à des problèmes de santé, il stoppe toute consommation d’alcool. Il demande à être licencié pour incompatibilité d’humeur avec sa hiérarchie. Le fait de ne pas travailler actuellement le déprime et entraine une consommation de cannabis.
Prozac, Seroplex, Seropram, Deroxat, Effexor et Zoloft auraient été sans effet.(encore une fois, ˮla règle des 3ˮ : 3 antidépresseurs ou plus = bipolarité)
Une phase d’hypomanie est trouvée pendant la prise de Prozac pendant 4 semaines avec euphorie, diminution du besoin de sommeil, tachypsychie, augmentation du débit de parole, sentiment de grandeur, hyperactivité physique, augmentation des projets, baisse de l’appétit.
Monsieur xxx décrit de l’hypersensibilité et hyperréactivité émotionnelles, forte sensibilité à la critique et au rejet. Aucune oscillation d’humeur n’est trouvée, excluant l’hypothèse de cyclothymie.
Une hypothèse de tempérament hyperthymique est posée : Monsieur xxx, malgré ses dépressions et son état dysthymique de base, a toujours eu l’énergie de mener à terme de longues études universitaires et ses projets, la musique (piano, guitare), le sport (randonnées, karaté). "J’ai fait aussi des Burn Out couplés à des ruptures affectives. Le travail rend la mélancolie plus tolérable, je pense à autre chose dans la journée et cela revient le soir. Mais c’est vrai que j’ai toujours eu un mauvais moral mais paradoxalement beaucoup d’énergie. C’est éteint moralement mais excité énergétiquement".
Monsieur xxx décrit un Crowded Thoughts (bombardement de pensées surabondantes, le soir à l’endormissement, provoquant des insomnies) et ce depuis presque 10 ans. Ce symptôme est probablement le plus caractéristique des épisodes dépressifs "mixtes" !
La présence de traits hyperthymiques au sein dʼune dépression résistante indique le recours aux sels de lithium, pas forcément aux doses classiques (souvent 400 mg est une dose efficace dans ces cas)
Monsieur xxx consulte à ce jour pour une "mélancolie" de longue date, avec épisodes dépressifs successifs.
Monsieur xxx décrit un Etat Dysthymique qui aurait débuté à l’âge de 13 ans, suite au décès de sa mère. Cet état s’étale pendant toute l’adolescence et aurait provoqué le début d’une consommation d’alcool légère. Cette consommation s’accentue à 26 ans, avec 8 unités par jour. Un premier Episode Dépressif Majeur se déclare à 30 ans, suite à une rupture amoureuse. Monsieur xxx reste déprimé pendant 3 ans, avec aggravation de la consommation d’alcool "pour tenter au moins de revenir à ma mélancolie de base, pour éteindre les émotions", puis commence une nouvelle relation, se met "à fond dans le travail". A 35 ans, à peine sorti de dépression, il retombe en dépression suite à une rupture, dépression qui dure 5 ans. Suite à des problèmes de santé, il stoppe toute consommation d’alcool. Il demande à être licencié pour incompatibilité d’humeur avec sa hiérarchie. Le fait de ne pas travailler actuellement le déprime et entraine une consommation de cannabis.
Prozac, Seroplex, Seropram, Deroxat, Effexor et Zoloft auraient été sans effet.(encore une fois, ˮla règle des 3ˮ : 3 antidépresseurs ou plus = bipolarité)
Une phase d’hypomanie est trouvée pendant la prise de Prozac pendant 4 semaines avec euphorie, diminution du besoin de sommeil, tachypsychie, augmentation du débit de parole, sentiment de grandeur, hyperactivité physique, augmentation des projets, baisse de l’appétit.
Monsieur xxx décrit de l’hypersensibilité et hyperréactivité émotionnelles, forte sensibilité à la critique et au rejet. Aucune oscillation d’humeur n’est trouvée, excluant l’hypothèse de cyclothymie.
Une hypothèse de tempérament hyperthymique est posée : Monsieur xxx, malgré ses dépressions et son état dysthymique de base, a toujours eu l’énergie de mener à terme de longues études universitaires et ses projets, la musique (piano, guitare), le sport (randonnées, karaté). "J’ai fait aussi des Burn Out couplés à des ruptures affectives. Le travail rend la mélancolie plus tolérable, je pense à autre chose dans la journée et cela revient le soir. Mais c’est vrai que j’ai toujours eu un mauvais moral mais paradoxalement beaucoup d’énergie. C’est éteint moralement mais excité énergétiquement".
Monsieur xxx décrit un Crowded Thoughts (bombardement de pensées surabondantes, le soir à l’endormissement, provoquant des insomnies) et ce depuis presque 10 ans. Ce symptôme est probablement le plus caractéristique des épisodes dépressifs "mixtes" !
La présence de traits hyperthymiques au sein dʼune dépression résistante indique le recours aux sels de lithium, pas forcément aux doses classiques (souvent 400 mg est une dose efficace dans ces cas)