Patrick Dewaere
Patrick Dewaere
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Patrick Dewaere, de son patronyme officiel Patrick Bourdeau, né le 26 janvier 1947 à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), décédé le 16 juillet 1982 à Paris est un acteur, (accessoirement chanteur et compositeur) français.
Sommaire[masquer] |
Biographie [modifier]
Il emprunte aussi le pseudonyme Patrick Maurin jusqu'en 1967 (il apprendra à l'âge de 17 ans qu'il est en fait l'enfant naturel d'un amant de sa mère, l'artiste lyrique et chef d'orchestre Michel Têtard, lequel est présumé décédé depuis 1960 à l'âge de 35 ans, selon Mado Maurin, sa mère). Il est le demi-frère des acteurs Dominique Maurin-Colignon, Yves-Marie Maurin, Marie-Véronique Maurin, Jean-François Vlerick et Jean-Pierre Maurin (décédé).
A ce jour souvent considéré comme l'acteur le plus brillant de sa génération, Patrick Dewaere a incarné la "fureur de vivre" à la française et demeure un modèle pour les générations de jeunes comédiens qui lui ont succédé. Son jeu se caractérise par un naturel, une exactitude et une vérité dans les expressions, dans les gestes et dans les attitudes qui sont désormais jugées comme proches de celle de l'Actors Studio, inventives et généreuses alors qu'en son temps, dans les années 1970, les critiques préféraient les « rondeurs » et le jeu moins subtil de son alter-ego professionnel, concurrent et surtout ami : Gérard Depardieu.
Pour ses premières apparitions à l'âge de 4 ans, notamment dans des feuilletons télévisés, comme ses demi-frères et sœurs, il utilisera pour pseudonyme, le nom de sa mère, la comédienne Mado Maurin. Cette période enfantine est tumultueuse et il souffre de la compétition artistique entre les « petits Maurin ». Après une trentaine de pièces de théâtre et de téléfilms à succès pour l'ORTF, il choisira de prendre du champ par rapport à sa famille (notamment en apprenant, à 17 ans, qu'il n'est pas l'enfant naturel de son père). En raison d'un différend familial (il sera pratiquement dépossédé d'un héritage par sa mère), il choisira le patronyme de sa grand-mère, nom sous lequel il connaît la célébrité (mais au passage, avec la légère erreur typographique de la lettre W, sa grand-mère se nommant Devaere). Il profite des évènements de mai 1968, pour rencontrer des acteurs alternatifs et rejoint l'équipe de Romain Bouteille. Il partagera ainsi les planches du Café de la Gare avec Coluche, Henri Guybet, Martin Lamotte, Renaud Séchan, sa première épouse Sotha et la passion de sa vie Miou-Miou avant que le théâtre n'accueille Gérard Lanvin, Gérard Depardieu, Rufus puis Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Anémone et Gérard Jugnot. Parallèlement, Dewaere s'essaie à la post-synchronisation de films étrangers, notamment Le Lauréat où il prête sa voix à Dustin Hoffman, aux côtés de Rosy Varte (voix française de Anne Bancroft).
Il se révèle au grand public dans les Valseuses de Bertrand Blier, film où il apparaît aux côtés de Gérard Depardieu et Miou-Miou en 1974, avec qui il vivra une passion amoureuse intense avant qu'elle ne craque pour Julien Clerc pendant le tournage du film F comme Fairbanks ou lui et Miou-Miou s'aiment et se déchirent à la vie comme à la scène. Il aura toutefois une fille d'elle prénommée Angèle (13 août 1974).
Alors que sa carrière prend de l'ampleur avec des grands rôles dans Coup de tête (1979), Série noire (1979), Un mauvais fils (1980), sa nouvelle compagne Elsa avec laquelle il aura une seconde fille (Lola), le quitte pour son meilleur ami. Le 16 juillet 1982, Il met subitement fin à ses jours dans sa maison du XIVe arrondissement à Paris d'un coup de carabine 22 long rifle, offerte auparavant par Coluche, sans laisser un mot d'explication mais après un coup de téléphone dont on ne sait rien mais qui, selon les témoins (parmi lesquels Claude Lelouch qui l'avait vu le matin même de sa mort) l'avait bouleversé. Il avait 35 ans et avait tourné 36 films. Selon de récentes révélations de Mado Maurin, sa mère, le coup de téléphone proviendrait de sa compagne d'alors (Elsa), laquelle vivant désormais avec son meilleur ami Coluche en Guadeloupe, lui aurait annoncé sa rupture et qu'il "ne reverrait plus jamais sa fille (Lola)". En 2007, lors d'un documentaire de France 2, sa fille Lola confirmera elle-même que ce coup de téléphone aura été "un élément déclenchant" de son suicide.
Au moment de son suicide, il allait commencer le tournage d'Edith et Marcel de Claude Lelouch dans lequel il devait incarner Marcel Cerdan.
Patrick Dewaere est inhumé au cimetière de Saint-Lambert-du-Lattay (49) dans le caveau de sa belle-famille.Dixiéme tombe à droite de l'entrée principale.
Filmographie [modifier]
- Monsieur Fabre (1951) d’Henri Diamant-Berger (non crédité au générique)
- La Madelon (1955) de Jean Boyer (sous le nom Patrick Maurin)
- En effeuillant la marguerite (1956) de Marc Allégret (non crédité au générique)
- Je reviendrai à Kandara (1956), de Victor Vicas
- La Route joyeuse (1957) de Gene Kelly (non crédité au générique)
- Les Espions (1957) d’Henri-Georges Clouzot (sous le nom Patrick Maurin)
- Mimi Pinson (1958) de Robert Darène (sous le nom Patrick Maurin)
- Paris brûle-t-il ? (1966), de René Clément (non crédité au générique)
- La Maison Sous les Arbres (1971) de René Clément (non crédité au générique)
- La vie sentimentale de Georges le tueur (1971), de Daniel Berger
- Les Mariés de l'an II (1971), de Jean-Paul Rappeneau
- Le Franc-tireur (1972) de Jean-Max Causse
- Themroc (1973), de Claude Faraldo
- Lily aime-moi (1974), de Maurice Dugowson
- Les Valseuses (1974), de Bertrand Blier
- Catherine et compagnie (1975), de Michel Boisrond
- Au Long de Rivière Fango (1975) de Sotha.
- Pas de problème ! (1975) de Georges Lautner.
- Adieu poulet (1975), de Pierre Granier-Deferre
- La meilleure façon de marcher (1975), de Claude Miller
- La Marche triomphale (Marcia trionfale) (1976), de Marco Bellocchio
- F comme Fairbanks (1976), de Maurice Dugowson (également crédité comme (co-)compositeur de la musique)
- Le Juge Fayard dit le shérif (1977), d'Yves Boisset
- La chambre de l'evèque (La stanza del vescovo) (1977),de Dino Risi
- La Clé sur la porte (1978), d'Yves Boisset
- Préparez vos mouchoirs (1978), de Bertrand Blier
- Le Grand Embouteillage (L'Ingorgo - una storia impossibile) (1978), de Luigi Comencini
- Coup de tête (1979), de Jean-Jacques Annaud
- Série noire (1979), d'Alain Corneau
- Un mauvais fils (1980), de Claude Sautet
- Psy (1980), de Philippe de Broca
- Plein sud (1980), de Luc Béraud
- Les Matous sont Romantiques (1981) de Sotha.
- Mille milliards de dollars (1981), d'Henri Verneuil
- Hôtel des Amériques (1981), d'André Téchiné
- Beau-père (1981), de Bertrand Blier
- Paco l'infaillible (1981), de Didier Haudepin
- Paradis pour tous (1982), d'Alain Jessua
Musicographie [modifier]
En 1978, Patrick Dewaere compose et enregistre un 45 tours avec deux titres : L'autre (face A), Policier (face B). Précédemment, il avait déjà chanté en duo avec Françoise Hardy : T'es pas poli (1971).
Il chante également dans le film F comme Fairbanks (1976). Une composition improvisée par lui au piano est choisie comme musique de ce film.
Huit chansons inédites qu'il a écrites et interprétées sortent en 2006 dans la bibliographie écrite par sa mère.
Hommages [modifier]
À l'occasion du 10e anniversaire de sa disparition, Marc Esposito journaliste à Première, lui consacre un film documentaire (Patrick Dewaere), sorti sur les écrans en 1992, consistant en une collection de témoignages apportés par certains de ceux qui l'ont connu : Bertrand Blier, Alain Corneau, Miou-Miou, Claude Sautet, Sotha etc.
En 2003, le réalisateur et écrivain Alexandre Moix lui consacre un documentaire formidable de 52 minutes, intitulé "Patrick Dewaere, l'enfant du siècle" composé de documents rares et inédits - notamment la dernière interview filmée de l'acteur 3 jours avant son suicide. Le tout appuyé par des propos drôles et émouvants de Yves Boisset, Vincent Cassel, Jean-Paul Rouve, Jean-Jacques Annaud, Sotha, Serge Rousseau son agent, Lola Dewaere sa deuxième fille, Ariel Besse, Bertrand Blier, Alain Jessua. Un portrait de Dewaere tel qu'il était vraiment.
En 2002, Renaud Séchan parle de Dewaere dans sa chanson Mon bistrot préféré.
En 2005, Raphaël lui rend hommage dans sa Chanson pour Patrick Dewaere.
En 2006, Mado Maurin, sa mère, publie un ouvrage biographique sur son fils (avec notamment un disque reprenant des chansons inédites, écrites et interprétées par l'artiste).
En 2007, la revue Bordel publiée aux Editions Scali lui consacre un numéro hommage (sortie le 18 janvier 2007) dans lequel 22 écrivains et artistes parmi lesquels Jean Tulard, Bernie Bonvoisin, Jean-Paul Rouve, Jérôme Attal, Bénédicte Martin, donnent leur vision romancée de l'acteur disparu.
Bibliographie [modifier]
- Mado Maurin, Patrick Dewaere, mon fils, la vérité. Le Cherche Midi, 2006.
- Accompagné d'un CD audio avec 8 chansons inédites, écrites et interprétées par Patrick Dewaere.
- Revue Bordel, Revue Bordel Patrick Dewaere Scali, 2007.
Vidéothèque [modifier]
- Il est possible de trouver environ le tiers des films dans lesquels Patrick Dewaere est apparu comme acteur. Un coffret hommage comprenant 9 (ou 10 ?) longs-métrages a été plusieurs fois annoncé (janvier et mars 2007) puis retardé par l'éditeur StudioCanal. Il est probable que cette sortie coïncide avec celle de l'anniversaire de 25 ans de la mort de l'acteur en juillet 2007. Toutefois à ce jour, plusieurs films où il tient un rôle important n'ont jamais été édités en DVD : Adieu poulet, (Pierre Granier-Deferre), Le Juge Fayard dit Le Shériff (Yves Boisset), Paco l'infaillible (Didier Haudepin), Plein sud (Luc Béraud), La Clé sur la Porte (Yves Boisset), Catherine & compagnie (Michel Boisrond), Au long de rivière Fango (Sotha), Pas de problème ! (Georges Lautner)... Note : quelques autres films existent uniquement en version italienne ou en VHS d'occasion. De plus, les téléfilms ORTF dans lesquels Dewaere a joué un premier rôle sont totalement inédits : Jean De La Tour Miracle (Jean-Paul Carrère) et Les Hauts de Hurlevent (Jean-Paul Carrère). Enfin, il est quasi impossible de trouver les films ou téléfilms dans lesquels il est crédité comme le jeune Patrick Maurin : La Route joyeuse (Gene Kelly), Je reviendrai à Kandara (Victor Vicas), Les espions (Henri-Georges Clouzot), Mimi Pinson (Robert Darène)...