POURQUOI CONSULTER POUR UNE THÉRAPIE DE COUPLE ?
POURQUOI ET QUAND CONSULTER EN COUPLE ?
vendredi 22 mai 2009
La démarche thérapeutique commence par la prise de rendez-vous pour une consultation chez un thérapeute. Cette démarche est souvent difficile, mais représente pourtant la première étape de la résolution de notre problème. Prendre rendez-vous, c’est avant tout reconnaître un problème au lieu de le nier, accepter notre besoin d’aide et vouloir s’en sortir. Ce premier pas représente en quelque sorte le premier pas vers une solution. Par la suite, la rencontre avec un(e) thérapeute nous permet d’être enfin écouté(e), entendu(e) et soutenu(e), de bénéficier de l’aide d’un(e) spécialiste, formé(e) à intervenir sans jugement et au maximum de son objectivité de thérapeute, en toute confidentialité.
POURQUOI CONSULTER POUR UNE THÉRAPIE DE COUPLE ?
Il faut d’abord prendre conscience de notre besoin d’aide pour sauter le pas et prendre le téléphone pour demander un rendez-vous. Ce premier pas semble facile vu de l’extérieur alors qu’il n’en est rien.
Plusieurs étapes sont nécessaires pour accéder à ce premier pas :
Prendre sur soi et reconnaître que nous avons besoin d’aide pour trouver une solution à notre problème : bien souvent nous en avons parlé à des proches, des amis, etc. qui nous ont conseillé, donné leur avis. Il est tout à fait compréhensible de parler de ses problèmes autour de soi, par contre il faut savoir que nous agissons tous selon nos valeurs propres, notre morale et que l’entourage ne peut donner un avis que teinté de sa propre expérience, son vécu, ses propres problèmes et non pas en toute objectivité. On entend alors « si j’étais toi, … », « moi j’ai vécu ça et j’ai fait… », « oh ce n’est pas si grave… », etc. Or, ces personnes ne sont pas à votre place, n’ont pas les mêmes besoins, les mêmes pensées, ne veulent pas forcément votre bien non plus…
Faire fi du tabou de la demande d’aide : pourquoi je n’y arrive pas tout seul ? On ne pense évidemment pas tout de suite à consulter. D’abord parce qu’il s’agit toujours encore d’un tabou (« hé je ne suis pas fou ! », « je dois régler ça tout seul », « qu’est ce que mes amis vont dire ? », « ils vont croire que j’ai un gros problème », « oh notre problème n’est pas si grave que ça », etc.). C’est amusant de constater que lorsqu’un enfant apprend à marcher et qu’il se fait aider d’un parent, tout le monde trouve ça normal, mais lorsqu’il s’agit d’une difficulté psychologique ou relationnelle, il faudrait tout savoir, tout réussir… sans aide ! Or il y a des spécialistes pour ça, qui ont entendu déjà toutes sortes de choses dans leur expérience professionnelle et qui sont à même de vous aider. Mettez votre orgueil de côté (« les autres réussissent leur couple et nous on va consulter, quel échec ! »), vous ne savez pas quelles difficultés vos amis en couple traversent en silence, ils n’en parlent pas forcément (par orgueil aussi…) et voulez-vous vraiment vous conformer aux autres ou plutôt être heureux dans votre couple que vous avez choisi de former avec votre partenaire ?
Ne plus penser que c’est l’autre qui a un problème… « il n’a qu’à changer ! », « elle n’était pas comme ça au début de la relation », « s’il m’acceptait telle que je suis, tout irait bien ! », etc. En thérapie systémique (de couple), nous voyons le couple comme un « système », la relation est composée de deux personnes différentes, qui ont leur bagage personnel propre. Le lien de cette relation est composé de ce qu’on y met, c’est-à-dire de nos sentiments, de nos conflits, de nos peurs, de nos anxiétés, etc. et aussi de tout ce que nous avons appris sur la vie à travers nos expériences personnelles mais aussi à travers ce que nous ont légué nos parents par l’éducation et l’environnement affectif qu’ils nous ont donné. Par conséquent, il est illusoire de penser que c’est « l’autre qui a un problème », cela ne mène pas à grand-chose, plutôt à envenimer la situation, car cet autre se sent de plus en plus incompris et le conflit empire. Il est plus judicieux de voir en thérapie ce qui appartient à chacun, ce que nous voulons dans la relation, quel genre de couple nous voulons former, d’améliorer la communication pour ainsi mieux se comprendre à l’avenir.
Vouloir changer des choses dans la relation. Cela semble évident, si nous allons en thérapie, c’est bien pour que les choses changent… mais cela est plus compliqué qu’il ne paraît, car qui dit changement dit remise en question du système du couple actuel (qui ne fonctionne pas ou plus) et forcément changement dans nos attitudes, notre façon de communiquer, nos actions, etc., et parfois les « habitudes » sont extrêmement bien ancrées.
Comprendre qu’un couple se construit au fur et à mesure et qu’il n’est pas le même au début de la relation, après quelques mois, après quelques années ou encore après des changements de vie, familiaux (comme après l’arrivée d’un enfant par exemple). « Au début tout allait bien », « je ne la comprends plus », « il a changé », etc. sont des phrases très souvent énoncées en thérapie.
Voir la thérapie comme une évolution vers le bien-être, de façon positive. Vous êtes là pour aller mieux, pour vous comprendre et comprendre pourquoi vous en êtes arrivés là dans votre couple. Le thérapeute est un observateur de votre situation, une aide extérieure qui peut faire un diagnostic et vous expliquer le cheminement de votre couple. Il vous aide à mieux comprendre les besoins de chacun et vous indique les changements à faire pour atteindre vos objectifs de couple.
QUAND CONSULTER ?
Trop souvent, les couples consultent en dernier recours, quand ils n’arrivent plus à s’entendre et que la situation est devenue très conflictuelle. Parfois, la thérapie représente même un prétexte pour faciliter la rupture, car le couple est allé si loin dans le conflit qu’il a perdu tout espoir et combativité dans l’expectative d’une amélioration de la vie commune. Il faut prendre la thérapie comme une mise à plat de ce qu’il se passe dans la relation pour pouvoir prendre une décision éclairée de la situation, si l’on doit se quitter, que cela soit une vraie décision et non une fuite par peur du conflit par exemple ou parce qu’on pense qu’il sera trop difficile de changer quelque chose à la situation. Il vaut mieux se comprendre aussi pour rompre, surtout lorsqu’il y a des enfants, pour qu’au moins la relation de parents soit sauvegardée à l’avenir et éviter que les conflits génèrent des difficultés chez eux par la suite.
Le mieux est donc de penser à consulter lorsqu’il y a répétition d’un conflit, lorsqu’on remarque qu’il y a des incompréhensions et que malgré avoir tenté des essais pour changer les choses, cela ne fonctionne pas ou plus. Souvent on « prend sur soi », en se disant que cela va s’améliorer, en se voilant la face. Ce n’est finalement qu’une façon de repousser le problème et d’empirer les choses, car s’il y a un problème relationnel et ce pour diverses raisons, faire l’autruche ne servira à rien à part ancrer le conflit plus profondément dans la relation.
Lorsqu’on est dans cette situation et que nous pensons que consulter serait nécessaire, il faut en parler à son partenaire, cela montre que nous ne sommes pas indifférent au problème et que nous voudrions améliorer notre relation de couple. Une fois la décision prise, vous êtes deux à reprendre le contrôle de votre couple et vous mettez toutes les chances de votre côté pour atteindre votre objectif : devenir le couple que vous avez toujours voulu être.
Copyright Claudine Decaux©2009