Psychopathologie

Psychopathologie

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La psychopathologie est l'étude des troubles mentaux ou psychologiques. Ce mot est dérivé des racines grecques psukhê qui signifie esprit et pathos qui signifie maladie. Avec les mêmes racines est formé le terme psychopathe qui désigne des personnes atteintes de troubles de comportement particulièrement graves, à dangerosité souvent élevée.

La psychopathologie est l'objet de la psychiatrie et de la psychologie clinique, elle est enseignée dans les universités ou en clinique. Les classifications anglo-saxonnes et internationales tendent à circonscrire son champ d'étude à la faveur d'une approche purement descriptive et n'ayant pas de visée étiologique des troubles mentaux qui sont alors vus comme des maladies au sens strict pour lesquelles on dispose ou pas d'un traitement ad hoc de psychotropes.

La question du normal et/ou du pathologique [modifier]

Daniel Widlöcher explique bien la façon dont est abordée cette question en psychopathologie. Il déclare que juger d’une conduite en termes de normalité ou d’anormalité renvoie obligatoirement à effectuer un jugement en fonction d’une norme. Cependant, la notion de norme, qui se réfère à un principe de régulation du vivant, implique directement celle de moyenne, qui renvoie pour sa part aux faits censés justifier ce principe. Or, la notion de moyenne est critiquable. C’est la raison pour laquelle Georges Canguilhem propose de substituer la notion de normativité à celle de norme et la notion d’ordre à celle de valeur. Par conséquent, Canguilhem biologise la notion de norme et de ce fait, ce n’est plus à la science de juger du normal car c’est avant tout la vie qui en fait un concept de valeur.

D’autre part, il convient de considérer qu’on ne peut poser le problème de la normalité ou de l’anormalité sans tenir compte des normes sociales. Par conséquent, une conduite dissonante sera considérée comme telle que si elle va à l’encontre des normes sociales régissant le cadre dans lequel elle s’exprime. Outre la normalité comme norme sociale, il convient aussi de considérer les normes individuelles. Plus l’anomalie tendra vers l’individuel et plus son caractère psychopathologique sera discutable. Il n’existe donc pas une normalité mais des normalités. D’ailleurs, la psychopathologie identifie trois types de normalité : la normalité comme norme sociale, la normalité comme idéal, la normalité comme absence de maladie.

Si l’on considère qu’il existe des normalités, le concept d’anormalité devient relatif. C’est la raison pour laquelle Canguilhem instaura le concept d’anomalie. L’anomalie peut se définir comme ce qui se laisse voir en se dégageant de l’ensemble lisse et uni qui l’entoure. De ce fait, l’anomalie est quelque chose d’observable. Ainsi, pour résumer la question du normal et du pathologique, on peut dire que la psychopathologie s’intéresse plus à l’anomalie qu’à l’anormalité.

Au final, une juste définition de la psychopathologie peut être celle que nous fournit Widlöcher qui déclare que le propre de la psychopathologie est de s'emparer de ces conduites marquées que sont les anomalies, d'en repérer la genèse, d'en définir la fonction et d'en préciser le mécanisme. En ce sens, la psychopathologie se prolonge dans la psychologie clinique.

Aujourd'hui, nombre de psychologues sont en accord pour affirmer que le fossé entre normal et pathologique reste extrêmement flou et qu'il existe au contraire un "continuum" bien plus complexe mais plus réel entre la pathologie et la normalité. Ce qui nous encourage à penser que la psychopathologie se définit comme étant l'ensemble des manifestations psychiques ou de conduites dont souffrent des individus.

Voir aussi [modifier]

Bibliographie [modifier]



29/09/2007
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