Psychothérapie : conseillée pour le Bipolaire - Partie 2
Les psychothérapies d'inspiration systémiques [modifier]
Les psychothérapies d'inspiration systémiques peuvent être individuelles ou familiales.
Eles examinent les troubles psychologiques et comportementaux du membre d'un groupe comme un symptôme du dysfonctionnement du dit groupe (généralement la famille).
La thérapie familiale systémique implique un traitement du groupe et une participation de tous ses membres.
La thérapie systémique individuelle (Thérapie Brève de Palo Alto : P. Watzlawick, J. Weakland, D. Fich etc.) diffère de la thérapie familiale dans le traitement. Elle a mis en évidence qu'il n'est pas nécessaire de convoquer tout le groupe pour opérer un changement. Elle affirme qu'il est possible de modifier unilatéralement ses relations avec les autres membres du groupe; ce qui peut avoir un effet sur le fonctionnement du groupe.
Parmi les thérapies familiales de différentes natures, il y a les thérapies systémiques familiales élaborées par Paul Watzlawick, Donald D. Jackson et les autres dans une approche écosystémique. Jay Haley a contribué par des interventions inventives, surprenantes et paradoxales.
Pour changer un comportement, les thérapies systémiques proposent un « enveloppement stratégique », en agissant au niveau supérieur du contexte du comportement à modifier, plutôt que d'agir directement sur le comportement lui-même, à son niveau. Sun Tzu [10], a proposé d'attaquer la stratégie de l'adversaire, au niveau supérieur des règles de conduite, plutôt que de l'affronter directement au niveau de ses forces vives, pour transformer l'infortune en avantage et faire du chemin sinueux la route la plus directe. Dans cette perspective, la « théorie des contextes » d’Anthony Wilden [11] propose d'installer un nouveau contexte, tel que le comportement attendu puisse survenir, se maintenir et se développer comme une « réponse appropriée » à ce contexte. Cette « réponse appropriée » à l'environnement et au contexte est de l'ordre de l'explication cybernétique, en contraste à l'explication causale des thérapies behaviorales et psychodynamiques ou psychanalytiques.
Les thérapies systémiques familiales sont des pratiques enveloppées par un enchevêtrement de théories cybernétique, sémiotique et systémique. Elles sont cybernétiques en interprétant un comportement « anormal » comme parfaitement adapté ou « normal » à un contexte et un environnement qui, eux, sont « anormaux ». Ainsi, par exemple, la schizophrénie considérée comme une maladie incurable et progressive de l'esprit d'un individu est complètement différente de la schizophrénie considérée comme la seule réponse possible à un contexte où la communication est absurde et intenable. Elles sont cybernétiques en intervenant non pas exclusivement sur le « malade » déclaré, mais sur l'environnement et le contexte « malades », au niveau supérieur de la gouverne ou de la commande.
Ces thérapies systémiques familiales sont sémiotiques en interprétant le comportement humain comme communication des signes, signifiants et significatifs, dans un contexte et considèrent les deux termes, communication et comportement, comme étant pratiquement synonymes. Toute communication suppose un engagement dans une relation et définit par là et en même temps la manière dont les communicants conçoivent, souhaitent ou exigent et voient cette relation. Toute communication, alors, présente deux aspects : le contenu et la relation, tels que le second enveloppe le premier et, dès lors, est une métacommunication située au niveau supérieur dans une hiérarchie de type logique, de contrainte ou de complexité. Dans l'intervention, elles attachent la plus grande importance à recadrer une relation, en lui attribuant d'autres significations et valeurs, de telle manière qu'elle apparaît totalement différente.
Ces thérapies familiales sont systémiques en prenant en compte, dans l'interprétation et dans l'intervention, la totalité des relations entre les niveaux de comportement ou d'ordres de réalité et entre le « patient » désigné et les membres de son environnement. Même si le patient ne veut pas assister aux séances de thérapie familiale, la modification de la dynamique interactionnelle familiale, grâce à l'influence active opérée sur le comportement des autres membres de la famille, peut conduire à une amélioration considérable chez le patient, dont le symptôme n'est que l'expression de relations familiales pathogènes.
Les thérapies systémiques familiales sont centrées sur la formation du problème et considèrent les manifestations cliniques comme des aspects des processus en cours dans le système interactionnel du « malade ». Cette approche postule que la détresse psychologique et les symptômes résultent de la mauvaise « gestion » des événements marquants ou de « perturbations » intervenant dans ce système familial. Une symptomatologie aiguë peut refléter une exacerbation de difficultés initiales résultant des tentatives bien intentionnées, rationnelles et raisonnables, mais inappropriées, mises en œuvre par le « malade » lui-même et son entourage.
Le cas type de ces tentatives bien intentionnées est la multitude de conseils donnés à une personne déprimée qui ne font que renforcer et enraciner sa dépression, comme le bègue qui bégaie de plus en plus à force d'avoir peur de bégayer et l'insomniaque qui dort de moins en moins à force d'avoir peur de ne pas dormir. Les tentatives bien intentionnées, rationnelles et raisonnables seraient d'encourager l'un à parler lentement pour ne plus bégayer et l'autre à se reposer et ne penser à rien pour dormir. Dans ces deux cas de figure, le traitement paradoxal de ces thérapies consiste à prescrire le symptôme en demandant au bègue de bégayer encore davantage et à l'insomniaque de surtout ne pas dormir.
L'exercice thérapeutique est essentiellement centré sur les tentatives de résolution déjà faites, sur ce qui a été déjà entrepris pour traiter les difficultés du « malade », plutôt que sur les difficultés elles-mêmes. Comme l'explication cybernétique est dite « négative » par rapport à l'explication causale dite « positive, » ce travail thérapeutique est à « contrario » après l'observation de ce qui n'est pas et des « terribles simplifications », comme dans la dépression, le bégaiement et l'insomnie. Il s'agit, alors, de prendre des mesures pour empêcher le maintien, le développement et la reproduction des comportements qui entretiennent le problème et de recadrer ou redéfinir ce-lui-ci, ainsi que les buts que se sont fixés les personnes impliquées dans ce problème et les points de vue qu'elles ont jusqu'alors adoptés. Ce qui peut provoquer chez elles des comportements complètement différents.
Les thérapies systémiques familiales ne sont pas des thérapies dite de groupe, leur caractère familial signifie qu'elles tiennent compte de l'implication de tous les membres qui composent la famille, mais ne traitent pas tous les membres en groupe. L'accent est mis sur la façon dont les autres membres de la famille (par rapport au « malade » désigné) entretiennent un comportement perturbé. Ce qui ne veut pas dire qu'elles peuvent en tirer un quelconque profit, mais seulement que les schémas (patterns) interactionnels, c'est-à-dire les règles d'interaction, une fois établis, ont tendance, à cause de leur fonction homéostasique, à s'auto-perpétuer. Autrement dit, ils maintiennent le système d'interactions dans sa forme présente. Une approche systémique familiale n'exige pas que toutes les personnes, composant le système familial, assistent aux séances de thérapie. Un changement approprié dans un sous-système entraîne souvent une évolution majeure du système entier. Le « malade » désigné, à la limite, peut ne pas assister aux séances de thérapie.
Par problèmes, nous désignons des impasses, des situations inextricables, des dilemmes insupportables et ainsi de suite, que l'on crée et fait durer, souvent, en aggravant les difficultés initiales :
- soit par l'ignorance (signifiant à la fois ne pas savoir et ne pas vouloir savoir) de ces difficultés ;
- soit par la modification d'une difficulté inhérente à la situation en gardant constante la situation ;
- soit par une erreur de type logique en agissant au mauvais niveau, comme vouloir cesser de bégayer pour le bègue, dormir pour l'insomniaque, être joyeux pour le déprimé, alors que le bégaiement, le sommeil et la joie sont hors de contrôle de la volonté.
Il y a aussi des conduites paradoxales dans les stratégies doubles ou multiples. Yves Barel[12] a séployé en compromis, compartimentage et double contrainte dans la reproduction sociale que l'on peut retrouver et utilisables dans les thérapies systémiques familiales de changement, de passage ou de transition qui sont des phénomènes paradoxaux dans la coexistence indissociable et les références mutuelles du fluctuant et de l'invariant, de la différence et de la similarité. En effet, le changement est inconcevable, au vu de cette théorie, en dehors de la permanence ou de la stabilité et réciproquement, comme l'identification l'est en dehors de la différenciation. Le compromis n'est pas une conciliation, un moyen terme ou un produit « bâtard » ou encore un mythique « juste milieu », comme le veut le sens commun, qui consiste à rejeter les extrêmes ou « contraires » et prendre le reste.
La gestalt-thérapie [modifier]
La Gestalt-thérapie se situe dans une optique dynamique. Elle s'intéresse au « processus », à l'ajustement permanent entre un individu et son environnement. Cet ajustement est par définition en perpétuel changement. Le terme Gestalt vient du verbe allemand gestalten, qui signifie « mettre en forme, donner une structure ».
La psychothérapie rogerienne et l'approche humaniste [modifier]
On utilise fréquemment le terme de psychothérapie rogerienne, ou de thérapie humaniste, même si le nom qu'en a finalement donné Rogers, et qui est repris dans le monde entier, est : Thérapie centrée sur la personne, ou centrée sur le client. Fondée par C. A. ROGERS, cette technique repose sur le postulat de l’existence d'une tendance humaine fondamentale positive. Le but du traitement est l’extériorisation de tout ce qui s'oppose à cette tendance, venant des parents et du milieu. La méthode est non directive, et l’attitude du psychothérapeute envers son patient est à la fois faite de compréhension empathique, et de la plus grande implication subjective possible. Le thérapeute utilise ses émotions pour proposer la verbalisation de celles-ci au patient Le thérapeute fait preuve, envers son patient, d’une considération positive inconditionnelle sans réserve ni jugement ; il est authentique, sans masque ni façade Il sollicite une prise de distance réflexive. Ses reformulations apportent un étayage qui encourage et renforce les moyens personnels du patient.
Psychothérapie inspirée de l'école française [modifier]
Bien qu'aujourd'hui l'analyse psychologique de Janet ne soit plus appliquée, on constate un retour de cette approche clinique française[13]. Le but de cette psychothérapie est de « permettre à la personne de réactiver ses processus adaptatifs »[14], et ceci à moyen (quelques mois) ou à long terme (quelques années) suivant les besoins.
Le psychothérapeute issu de ce courant base son intervention sur l'analyse de la relation intersubjective (différent du transfert en psychanalyse) avec le patient, c’est-à-dire qu'il y a réelle interaction entre deux sujets à part entière, en prenant en compte « à la fois la psychogenèse et la structure du patient »[14]. C'est pour cela que le patient et son thérapeute sont en face à face.
Les thérapies utiles dans certaines situations particulières [modifier]
La méthode des alcooliques anonymes (AA) [modifier]
Bien que connue pour son application d'origine (le traitement de l'alcoolisme), la méthode des alcooliques anonymes tend à connaître des champs d'applications de plus en plus vastes sur tous les comportements d'addiction (alcool, drogue, jeu, etc.). Il s'agit d'une thérapie qui utilise le soutien par les pairs, à travers des réunions de groupe, en général pour une durée moyenne (environ deux ans).
L'EMDR [modifier]
L'EMDR (pour Eyes movement desensitization and reprocessing ou Désensibilisation et reprogrammation par les mouvements oculaires) est une technique thérapeutique courte qui emprunte à beaucoup d'autres psychothérapeutiques sans relever d'aucune en particulier. On pourrait citer l'hypnose, mais toutes les psychothérapies en relèvent peu ou prou, y compris la psychanalyse (Être allongé et parler à quelqu'un qu'on ne voit pas inaugure généralement un état de transe), à la psychodynamique, aux thérapies cognitivo-comportementales, etc. Conçue pour traiter essentiellement les cas de stress post-traumatique par des stimulations sensorielles alternées, elle aborde aujourd'hui l'ensemble de la nosologie. Créé par l'américaine Francine Shapiro, son protocole est très strict et codifié. Il consiste à identifier l'image traumatisante, la croyance (cognition) négative associée et la positive à installer. Il est aussi possible de travailler par des sons alternatifs sur chaque oreille ou par un « tapping » sur chaque main. Elle se situe dans une optique courte, compter généralement dix heures au maximum pour guérir, apparemment définitivement, d'un traumatisme. Il semble que son efficacité soit due à des mécanismes psychoneurologiques, faisant intervenir aussi bien le cortex que le système limbique.
Le debriefing psychologique après un traumatisme psychique [modifier]
Le debriefing psychologique est une intervention psychothérapique individuelle ou collective qui peut être proposée dans la période de deux à dix jours qui suit un traumatisme psychique. Différentes techniques existent, la technique nord-américaine étant assez différente de la technique francophone. Le debriefing vise à la fois à soulager la douleur psychique causée par le traumatisme, et à réduire le risque de survenue ultérieure de complications psychiatriques (notamment d'un Trouble de stress post-traumatique) ou bien encore à réduire leur intensité. Il est généralement suivi d'un second entretien. En France, le réseau des CUMP assure de tels soins dans le cadre du SAMU, mais de nombreux autres praticiens y sont également formés.
Les psychothérapies de soutien [modifier]
Le terme de psychothérapie de soutien définit un objectif thérapeutique ne renvoie pas à une catégorie clairement définie de cures psychologiques. L'objectif sera simplement d'aider la personne à supporter ses symptômes ou ses problèmes généraux ; donc cette forme de psychothérapie vise à apporter un soutien moral.
L'analyse transactionnelle (AT) [modifier]
Éric Berne (1910-1970) psychiatre, après deux ans d'analyse avec Paul Federn, puis une seconde analyse avec Erik Erikson, voit sa candidature à l'institut de psychanalyse de San Franscisco rejetée. Il promeut alors une nouvelle méthode de psychothérapie : l'analyse transactionnelle (AT), qui est initialement une thérapie de groupe, dont le but est de donner au patient l'accès à une connaissance psychologique. Face aux injonctions des parents, des décisions de l'enfant sont inscrites et peuvent donner lieu en AT a une re-décision, une re-programmation libérant la physis, pulsion créatrice universelle qui pousse au développement et au perfectionnement. L’analyse transactionnelle peut se voir adjoindre d'autres techniques : prescription de comportements, massages, relaxation, reformulations neutres, suggestion directe etc. Aujourd'hui, l'AT est un ensemble de théories : personnalité (fonctionnement intra-psychique), communication (transactions relationnelles), organisation des systèmes (fonctionnement des groupes et des organisations), supervision (méthodes et pratiques à l'adresse des psychothérapeutes). La théorie décrit des états du moi normaux ou pathologiques, dans la double dimension de l’expérience subjective et des comportements. La transaction est « l'aspect manifeste des échanges sociaux » en termes de stimulus réponse. Les modes de communication (manifestes, cachés ou à double fond) sont tributaires des états du moi.[15]
Cependant, il est à noter que cette pratique provoque des réactions négatives, et des réactions en réponse des analystes transactionnels. C'est ainsi que l'on peut lire dans « The Script »[16], une revue d’information des analystes transactionnels, des échanges à propos de l'utilisation de cette pratique, et retranscrit partiellement dans un rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires[17] (MIVILUDES):
La critique de Patricia Crossman peut se résumer : « Jamais un mot pour les victimes, pour leurs familles, pas une évaluation de la théorie ». Jim Allen, président de l’ITAA[18], y répond: « ...Heureusement, nous pouvons apprendre des erreurs du passé. Cependant, certaines de nos pratiques, même celles basées sur des théories douteuses, peuvent encore être utiles ... ».
Le rapport MIVILUDES « estime indispensable d’alerter le public une nouvelle fois sur les dangers qu’une pratique inappropriée de l’Analyse transactionnelle est susceptible d’engendrer » (p.136). Mais précise qu'« il est évident que ce n’est pas l’outil qui doit être critiqué et a fortiori condamné. Mais la façon dont certains en ont usé ou en usent encore devrait donner lieu à un encadrement plus attentif et plus rigoureux » (p.144).
L'analyse transactionnelle est une importante source d'influence du coaching en France.
Les thérapies dites brèves [modifier]
Ce terme de « thérapie brève » regroupe des pratiques très différentes, qui ont comme point commun une volonté de résultats rapides.
En effet, que se soit par un changement de paradigme (thérapie brève centrée sur la solution), en construisant une solution plutôt que de résoudre un problème, ou un croisement d'influences, métissage de pratiques, carrefour de théories, (psychothérapie intégrative), ou encore une méthode s'appuyant sur un travail sur le rêve-éveillé (Psychothérapie intégrative analytique), les thérapies brèves ont toutes comme idéal de soulager la souffrance du sujet le plus vite possible.
L'hypnose thérapeutique [modifier]
L'état d'hypnose est un état modifié de la conscience qui permet, selon les praticiens qui l'utilisent, un accès facilité à l'inconscient. Cet état peut être utilisé par des thérapeutes afin de parvenir à des changements, on parle alors d'hypnose thérapeutique. Il est important de comprendre que l'hypnose constitue seulement un outil qui permet, selon les hypnothérapeutes, d'accéder aux couches profondes de la personnalité. Il est donc nécessaire d'associer à « l'induction hypnotique » différentes interventions.
L'hypnose a été très utilisée au XIXème siècle, puis est tombée dans un relatif discrédit avec l'essor de la psychanalyse. Freud, en effet, utilisa l'hypnose pendant quelque temps, mais il critiqua ensuite son usage car il considérait qu'elle ne laissait pas au patient la possibilité de s'investir dans la cure. Aujourd'hui encore, la psychanalyse critique cette méthode en mettant en cause un effet de déplacement symptomatique, qui se produirait quelques temps après sa disparition. Ceci serait le fait que la source du conflit n'est pas résolue. De nombreux praticiens poursuivirent et développèrent toutefois son utilisation. En France, par exemple, les travaux de Léon Chertok et François Roustang ont une large audience.
L'hypnose ericksonnienne, qui a été mise au point par le psychiatre Milton Erickson, se caractérise par sa souplesse, le non-dirigisme, et l'usage abondant de métaphores pour décrire la situation du patient. C'est une thérapie brève, elle se situe dans une optique très courte : quelques mois pour une pathologie grave, parfois une seule séance pour un trouble mineur. Cette approche originale a influencé de nombreux thérapeutes. Elle est à l'origine de la programmation neuro-linguistique et a été reprise dans le cadre de pratiques aussi diverses que la sophrologie et les thérapies systémiques familiales. Ce dialogue interdisciplinaire et ces influences multiples ont vu le jour aux États-Unis où l'hypnose ericksonnienne jouit d'une bonne réputation. Elle est néanmoins vivement rejetée par les milieux psychanalytiques pour lesquels il est impossible d'amener le patient à comprendre rapidement les ressorts de son inconscient et à agir dessus efficacement sans un long travail introspectif.
La programmation neuro-linguistique (PNL) [modifier]
Elle vise un travail sur l'adaptation au réel sans se préoccuper des causes des problèmes comportementaux et psychologiques rencontrés par des individus. Elle se situe dans une optique courte (on considère généralement une durée de 6 mois pour des problèmes lourds).
Le thérapeute utilisant cette technique utilise la synchronisation, la reformulation, et les demandes de définition (que signifie ceci pour vous?) afin d'établir une bonne communication avec le patient. Le recadrage ou l'utilisation de points d'ancrage seront utilisés dans un but thérapeutique.
Les thérapies utilisant une médiation [modifier]
Il s'agit des méthodes thérapeutiques qui utilisent une médiation, c'est-à-dire qui n'utilisent pas exclusivement la parole : ce peut être la création artistique, la danse, le corps et qui ne sont pas à proprement parler des psychothérapies...
- Art-thérapie
- Education créatrice par la peinture d'Arno Stern
- Danse-thérapie
- Équithérapie
- Relaxation (souvent une étape avant une psychothérapie)
- Sophrologie
- Training autogène de Schultz est une technique de relaxation thérapeutique visant un apaisement du stress et de l'anxiété, à travers l'obtention d'un état d'auto-hypnose. Elle est également utilisée par certains médecins dans un but d'aide au contrôle de l'anxiété et du stress chez les patients présentant une maladie physique, comme une pathologie cancéreuse, ou encore une maladie psychosomatique.
- Rêve-éveillé utilisation de l'imaginaire et du symbolique via l'élaboration à l'état de veille de scénarios de type onirique.
Autres variantes psychothérapiques [modifier]
Elles n'ont pas fait l'objet de validation scientifique et sont fortement contestées.
- La psychothérapie tantrique
- Le focusing
- La psychosynthèse
- L'analyse bioénergétique
- La thérapie de la Réalité/thérapie du choix
- La constellation familiale
- La Psychiatrie psychanalytique
- La Psychothérapie transpersonnelle
- La Psychotherapie existentielle
- L'analyse psycho-organique
Les intervenants [modifier]
Pas plus qu'il ne se réfère à une technique particulière, le terme de psychothérapeute ne présage ni de la profession, ni des diplômes du praticien. Aussi est-il important de bien connaître les différents types de professionnels qui peuvent proposer des psychothérapies, et de se renseigner précisément lorsqu'on souhaite consulter un psychothérapeute.
- Les psychologues sont titulaire d'une licence, d'une maîtrise et d'un DESS de psychologie (dit aujourd'hui Master de sciences humaines mention psychologie). Ce titre universitaire est protégé par la loi française. Ils réfèrent leur pratique au code de déontologie des psychologues depuis le 22 mars 1996, garant de l' éthique de la psychologie. La psychologie est une science humaine et dépend donc de méthodologies différentes de la psychiatrie qui est issue de la médecine (sciences biologiques). Psychologues et psychiatres ont donc une approche différente (parfois complémentaires, parfois antinomique) de la souffrance humaine. En effet, les psychologues ont une formation de haut niveau concernant la psychologie de l'individu (dans ses dimensions cognitives, émotionnelles, relationnelles) et de la dynamique des groupes humains. Le titre de psychologue, selon la spécialisation et le domaine d'intervention du praticien, peut donc recouvrir un large spectre de pratiques. Entre le neuropsychologue qui va au moyen d'un bilan neuropsychologique, pouvoir formuler un diagnostic très précoce de démence, le psychosociologue intervenant en entreprise, le psychologue expérimentaliste en laboratoire qui étudie les mécanismes de la représentation mentale, le psychologue clinicien faisant ici des bilans psychologiques d'enfants, là un accompagnement psychologique d'immigrés en insertion, ou là encore des groupes d'analyse de la pratique de professionnels, les écarts peuvent être très larges.
- Les psychiatres ont une formation de médecin : tronc commun pendant six années, puis quatre ans de spécialisation. Ils sont donc habilités à prescrire des médicaments, et leurs consultations peuvent être remboursées car ce sont des consultations médicales (cependant, les psychiatres pratiquent parfois des techniques psychothérapiques dans lesquelles la participation financière du patient est censée avoir une vertu thérapeutique et demandent donc un paiement sans remboursement). Les psychiatres exercent dans le public (hôpital, dispensaire, Centre Médico-Psychologique) ou le privé (cabinet, clinique). Le terme psychiatre ne présume pas de la technique thérapeutique utilisée (Cf. psychothérapies), mais du diplôme de docteur en médecine et de l'inscription au conseil de l'ordre des médecins. Ils sont soumis au code de déontologie médicale.
- Les psychanalystes peuvent ou non être psychologues ou psychiatres. Ils ont suivi une formation psychanalytique, mais celle-ci n'est garantie par aucun diplôme. En revanche, leur affiliation à des mouvements psychanalytiques reconnus garantit la solidité de leur formation. Il ne faut pas hésiter à leur demander à quelle école ils appartiennent, ou à consulter les registres des différentes écoles de psychanalyse.
- Les travailleurs sociaux, notamment au Canada, sont fréquemment formés aux thérapies ou plus précisément au counceling.
- Les services de secours d'urgence peuvent proposer des soins psychothérapiques. En France, c'est le cas avec les Cellules d'Urgence Médico-Psychologiques (CUMP voir Débriefing).
- Certains thérapeutes n'appartiennent à aucune de ces catégories, rien ne garantit alors leur professionnalisme ni le cadre éthique de leur intervention, et c'est au patient de se renseigner alors précisément.
Exercice de la psychothérapie : l'état de la réglementation [modifier]
En Belgique [modifier]
Depuis 5 ans, les ministres de la santé successifs ont décidé de légiférer les professions de santé mentale. Quatre d'entre elles sont tout particulièrement visées : les psychologues cliniciens, les sexologues cliniciens, les ortho-pédagogues et les psychothérapeutes.
Différents projets ont été élaborés, mais aucun ne faisant l'unanimité n'a débouché sur une législation. En caricaturant un peu les positions en présence, il y a essentiellement deux tendances : l'une considère que ces professions doivent être des professions de la santé (sans différenciation entre santé somatique et psychique) et, à ce titre, faire partie de l'arrêté 78 qui régit les professions médicales et paramédicales, l'autre pas.
En France [modifier]
Jusqu'à peu, en France, le titre de psychothérapeute ne faisait l'objet d'aucune réglementation et tout un chacun pouvait donc s'en prévaloir sans formation ni contrôle de l'activité.
Le député UMP Bernard Accoyer avait déposé un amendement dans le sens d'une mise en place d'une réglementation, mais devant les réactions très négatives des professionnels du secteur, il n'a pas pu être mené à son terme. Cet amendement semble ne pas devoir entrer en vigueur tel que, voire devoir être retravaillé pour une mise en place ultérieure.
Mais la France s'est dotée, d'une loi spécifiant que « L'usage du titre de psychothérapeute est réservé aux professionnels inscrits au registre national des psychothérapeutes », seul les docteurs en médecine, les psychologues ayant obtenu le titre, « les psychanalystes régulièrement enregistrés dans les annuaires de leurs associations »[19], ainsi que les psychothérapeutes ayant suivi une formation approfondie en psychopathologie ont le droit de figurer sur ce registre.
Outre psychothérapeute on rencontre également des terminologies non réglementées:
- thérapeute,
- coach (notamment quant il s'agit de prestations en entreprise).
Les problèmes principaux que pose cette absence réglementation actuelle :
- la validation de leurs techniques et pratiques (efficacité de leurs outils, etc.),
- la validation de leur niveau de formation,
- la délimitation du champ de leurs activités par rapport à celle des autres professions pouvant être concernées :
- les points et modalités de passages de relais entre les différentes professions pouvant être impliquées,
- leur référence déontologique.
Au Luxembourg [modifier]
Une particularité notable du Luxembourg, est qu'il n'existe pas d'instituts de formation psychanalytique[20] comme il en existe dans d'autre pays d'europe par exemple.
Au Québec [modifier]
Le titre de psychologue est reconnu au Québec. La législation est claire et stipule les études nécessaires pour l'obtention du titre, les règles de déontologie ainsi que les diverses réglementations concernant les rouages internes de l'ordre professionnel des psychologues du Québec. Cependant l'acte de psychothérapie n'est pas un acte réservé. De nombreuses discussions ont eu lieu dans les années 2003-2004 auprès de divers ordres professionnels (psychologues, conseillers d'orientation, travailleurs sociaux, infirmières, ergothérapeutes). Ces discussions visent à statuer sur l'acte de psychothérapie dans le respect des spécificités de chaque ordre professionnel et afin de protéger le public québécois (qui, on s'en doute, ne différencie pas facilement entre psychologue et psychothérapeute, psychanalyste...). À noter que le titre de psychiatre est reconnu légalement.
En Suisse [modifier]
Les titres de psychologue et de psychologue-psychothérapeute ne sont pas encore protégés en Suisse. Cela signifie que n'importe qui peut prétendre être « psychothérapeute » ou proposer des services « psychologiques », sans avoir aucune formation dans le domaine. Néanmoins, il est prévu qu'un avant-projet de loi soit soumis à consultation autour du début 2007, dans le but de protéger les usagers et de permettre une reconnaissance aux professionnels. Actuellement, la seule manière pour les psychologues de faire valoir officiellement leur formation (licence universitaire suivie ou non d'une formation postgraduée) est de s'affilier à la Fédération Suisse des Psychologues(FSP), ce qui leur permet de porter le titre de « psychologue FSP » ou de « psychologue spécialiste en psychothérapie FSP », entre autres titres prévus. Hormi la FSP, il existe également l'ASP (Association Suisse des psychothérapeutes ) qui donne le titre de psychothérapeute ASP, et qui permet que les prestations fournies par les psychothérapeutes ayant ce titre soit prises en charge par les assurance maladies, si ces traitements sont ordonnés par un médecin. La différence entre la FSP et l'ASP est que ces derniers acceptent des thérapeutes non-universitaires ou universitaires d'autres branches que la psychologie. Notons enfin que les cantons ont pour la plupart une loi sanitaire qui réglemente l'autorisation de pratique de la psychothérapie non-médicale (Vaud, Genève, Neuchâtel, etc.).
En ce qui concerne les psychiatres, leur titre est protégé depuis longtemps.
L'évaluation des psychothérapies et la recherche [modifier]
L'importance de la pertinence des pratiques relevant de la psychothérapie, tant pour les individus qu'au niveau collectif, justifie des actions d'évaluation et d'analyse d'efficacité même si elles sont complexes à réaliser[21]. Des études, dont le rapport INSERM[22] tendraient à prouver que certaines psychothérapies sont peu efficaces (la psychanalyse serait dans ce cas selon le rapport). L'institut a une grande expérience de la méthodologie scientifique, mais pour les détracteurs de ce rapport, un biais méthodologique serait tout de même présent [23] [24]. Cela viendrait du fait que « l'INSERM, par sa culture professionnelle (la recherche médicale et biologique), a du mal à comprendre la différence entre clarifier un problème en vue de justifier des décisions à prendre et prouver une découverte ou un mécanisme physiopathologique. L'institut est plus à l'aise avec les maladies "à physiopathologie". »[25]
De plus, certains sondages semblent contredire également ce rapport scientifique d'évaluation. En effet, l'institut BVA a publié un sondage[26] où les personnes suivant, ou ayant suivi une psychothérapie, l'évaluent de façon positive (voire très positive) à hauteur de 84%, alors qu'ils sont parmi eux 30% à avoir suivi une psychanalyse, 20% une thérapie comportementale, et 10% une thérapie familiale. Ce résultat apporte un soutien chiffré aux auteurs parlant de réussite subjective difficilement chiffrable, face aux arguments et à la démarche des scientifiques de l'INSE