Quand la sexualité devient aliénante…
Il y a les Dom Juan, accumulant les conquêtes, les « femmes à hommes », séductrices de leur état, et puis il y a les autres, les vrais : les sex addict, les »accros du sexe », ceux pour qui l’activité sexuelle est synonyme de dépendance et conditionne le mode de vie.
Serions-nous tous, à des degrés divers, dépendants de quelque chose ou de quelqu’un ?
La dépendance traduit la difficulté de chacun à être autonome, à trouver un équilibre en soi, à gérer ses besoins, ses manques, ses émotions, ses pulsions… Pour les sex addicts, c’est la sexualité qui devient aliénante, le besoin sexuel est irrépressible, irrésistible, tel une force intérieure impossible à maîtriser.
Quand la sexualité devient souffrance
Chaque personne souffrant d’addiction sexuelle est unique. Mais toutes ont un trait commun : la souffrance. Les sex addict sont soumis à la peur du manque, comme le sont les toxicomanes, peu à peu prisonniers d’un comportement qui rétrécit leur vie et les isole de leur entourage.
Ces dépendants du sexe passent par différentes étapes, au cours desquelles ils négligent de plus en plus leur famille, leurs amis, leur travail. Les contacts sexuels répétés, dénués de tout investissement affectif, les éloignent de tous ceux qui n’entrent pas dans le cycle de l’addiction. Puis, la culpabilité associée à ce comportement les incite à dissimuler à leur entourage ces pulsions, et la vie secrète prend alors le pas sur la vie publique. Lorsque cette dépendance sexuelle s’intensifie, la vie ne se résume plus qu’à l’assouvissement de ce besoin.
Tout comme les toxicomanes ou les alcooliques, les sex addict nient leur comportement, rejetant sur les autres les difficultés qui en résultent.
Une spirale addictive
La dépendance sexuelle s’établit en suivant un cycle de quatre phases qui s’intensifient avec chaque répétition. Les accros du sexe seraient ainsi pris dans une véritable spirale addictive.
- La première phase est la phase obsessionnelle : le sujet addict tombe dans un état d’absorption interne dans lequel son champ mental est totalement occupé par les préoccupations sexuelles.
- La deuxième phase est celle de ritualisation : le sujet addict exécute certaines actions spécifiques qui précèdent le comportement sexuel. Le rituel intensifie les obsessions, augmentant la stimulation et l’excitation.
- La troisième phase est celle durant laquelle le sujet exécute l’acte sexuel précis, dicté par les obsessions et la ritualisation. Le sujet dépendant est alors incapable de contrôler ou d’interrompre son comportement.
- Vient ensuite la phase de désespoir : le sujet addict se sent totalement impuissant face à son comportement.
Ne parvenant pas à établir une relation saine et gratifiante avec un ou une partenaire, ces accros, sexuellement dépendants, se promettent de cesser leur conduite compulsive mais deviennent de plus en plus impuissants face au pouvoir de l’addiction, dirigeant peu à peu leur vie dans le seul but de la satisfaire.