Qui sont les cyclothymiques ?
CTAH
Qui sont les cyclothymiques ?
8/09/2010
Auteur : Dr Hantouche
Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Cyclothymie
A qui peut-on comparer un cyclothymique ? Quels dieux grecs les symbolisent au mieux ?
Le cyclothymique est comme Icare : l’enfermement, l’envolée et la chute
Icare veut s’enfuir du labyrinthe dans lequel il est enfermé, il fabrique des ailes de cire, il oublie les recommandations de Dédale et s’envole vers le soleil, et ses ailes de cire se fondent à proximité de la chaleur ; ses envolées hypomaniaques sont lumineuses ; ça l’attire vers le soleil ; cette proximité est à risque et la chute dépressive fait mal. C’est la partie hyperthymique et intense de la cyclothymie associée à une quête inlassable de la vérité et du bonheur.
Le cyclothymique est un descendant de Dionysos : Dieu anar, celui de l’intensité des sens, de la créativité, la fécondité.
Dionysos est symbolisé par la verdure du lierre et du pin qui ne flétrissent jamais comme une jeunesse éternelle et un refus de se soumettre au rythme de la communauté, et dans un registre plus mystique il incarne l’enthousiasme divin. Dionysos incarne le potentiel de vie, la vigueur, l’exaltation. Dieu de la végétation dense, des fleurs et des arbres, du lierre toujours vert, il devient naturellement le dieu de la vigne et son sang vivifiant, le vin. En outre, étant le dieu de la sève végétale, il est aussi celui de la fécondité virile, représentée dans son cortège par les boucs et les Satyres. A la différence des autres dieux, le culte de Dionysos se célèbre dans les forêts et dans les théâtres. La joie, l’extase, l’inspiration sacrée et une totale liberté le caractérisent.
Il est celui aussi qui s’oppose à la cité, il ébranle les règles d’ordre et les conventions qui la fondent. Il est un élément provocateur, perturbateur, il incite à briser les barrières des conditions sociales, favorise pour ses adeptes l’évasion hors du milieu ordinaire et contribue largement â mettre en cause les valeurs que prône la cité.
Le cyclothymique est surtout un Sisyphe : l’héritage de la différence pour la vie.
Un cyclothymique passe sa vie dans des cycles de hauts et de bas. Après chaque chute dépressive, le devoir de remonter la pente mais le sommet est rarement atteint ; et quand c’est atteint, ce n’est pas pour longtemps. Tout ce qui monte doit descendre.
La vie du cyclothymique est comme un éternel recommencement obéissant à de grands cycles du lambda avec Sisyphe, héros de la mythologie grecque. Est-ce une punition ?
La plupart des mythologues expliquant la punition de Sisyphe par une insulte faite aux dieux qui le condamnèrent à porter un bandeau et à pousser au sommet d’une montagne un rocher. Une fois arrivé au sommet, Sisyphe voit sa pierre repartir inéluctablement vers la vallée avant que le but du héros ne soit atteint.
Toutefois, Camus (dans son livre le Mythe de Sisyphe) estime qu’il faut imaginer Sisyphe heureux. Sisyphe trouve son bonheur dans l’accomplissement de la tâche qu’il entreprend, et non dans la signification de cette tâche.
Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d’homme. Il faut donc imaginer Sisyphe heureux.
Le bonheur du cyclothymique revient à vivre sa vie tout en étant conscient de sa nature, car la conscience nous permet de maîtriser davantage son existence.
Un cyclothymique a le droit d’être un Sisyphe heureux !
Extrait du livre "j’apprends à Gérer ma Cyclothymie", J Lyon 2010
Icare veut s’enfuir du labyrinthe dans lequel il est enfermé, il fabrique des ailes de cire, il oublie les recommandations de Dédale et s’envole vers le soleil, et ses ailes de cire se fondent à proximité de la chaleur ; ses envolées hypomaniaques sont lumineuses ; ça l’attire vers le soleil ; cette proximité est à risque et la chute dépressive fait mal. C’est la partie hyperthymique et intense de la cyclothymie associée à une quête inlassable de la vérité et du bonheur.
Le cyclothymique est un descendant de Dionysos : Dieu anar, celui de l’intensité des sens, de la créativité, la fécondité.
Dionysos est symbolisé par la verdure du lierre et du pin qui ne flétrissent jamais comme une jeunesse éternelle et un refus de se soumettre au rythme de la communauté, et dans un registre plus mystique il incarne l’enthousiasme divin. Dionysos incarne le potentiel de vie, la vigueur, l’exaltation. Dieu de la végétation dense, des fleurs et des arbres, du lierre toujours vert, il devient naturellement le dieu de la vigne et son sang vivifiant, le vin. En outre, étant le dieu de la sève végétale, il est aussi celui de la fécondité virile, représentée dans son cortège par les boucs et les Satyres. A la différence des autres dieux, le culte de Dionysos se célèbre dans les forêts et dans les théâtres. La joie, l’extase, l’inspiration sacrée et une totale liberté le caractérisent.
Il est celui aussi qui s’oppose à la cité, il ébranle les règles d’ordre et les conventions qui la fondent. Il est un élément provocateur, perturbateur, il incite à briser les barrières des conditions sociales, favorise pour ses adeptes l’évasion hors du milieu ordinaire et contribue largement â mettre en cause les valeurs que prône la cité.
Le cyclothymique est surtout un Sisyphe : l’héritage de la différence pour la vie.
Un cyclothymique passe sa vie dans des cycles de hauts et de bas. Après chaque chute dépressive, le devoir de remonter la pente mais le sommet est rarement atteint ; et quand c’est atteint, ce n’est pas pour longtemps. Tout ce qui monte doit descendre.
La vie du cyclothymique est comme un éternel recommencement obéissant à de grands cycles du lambda avec Sisyphe, héros de la mythologie grecque. Est-ce une punition ?
La plupart des mythologues expliquant la punition de Sisyphe par une insulte faite aux dieux qui le condamnèrent à porter un bandeau et à pousser au sommet d’une montagne un rocher. Une fois arrivé au sommet, Sisyphe voit sa pierre repartir inéluctablement vers la vallée avant que le but du héros ne soit atteint.
Toutefois, Camus (dans son livre le Mythe de Sisyphe) estime qu’il faut imaginer Sisyphe heureux. Sisyphe trouve son bonheur dans l’accomplissement de la tâche qu’il entreprend, et non dans la signification de cette tâche.
Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d’homme. Il faut donc imaginer Sisyphe heureux.
Le bonheur du cyclothymique revient à vivre sa vie tout en étant conscient de sa nature, car la conscience nous permet de maîtriser davantage son existence.
Un cyclothymique a le droit d’être un Sisyphe heureux !
Extrait du livre "j’apprends à Gérer ma Cyclothymie", J Lyon 2010