Satyre

Satyre

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Le Satyre accoudé de Praxitèle, copie romaine conservée au musée du Capitole à Rome
Le Satyre accoudé de Praxitèle, copie romaine conservée au musée du Capitole à Rome

Le satyre (en grec ancien σάτυρος / sáturos, en latin satyrus) est une créature de la mythologie grecque. Les satyres, associés aux ménades, forment le « cortège dionysiaque », qui accompagne le dieu Dionysos. Ils peuvent aussi s'associer au dieu Pan.


Sommaire

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Mythologie [modifier]

Satyre poursuivi (Gravure du XVIe siècle).
Satyre poursuivi (Gravure du XVIe siècle).

Les satyres n'apparaissent pas chez Homère, ni chez Hésiode. Leur nom apparaît pour la première fois dans un passage fragmentaire du Catalogue des femmes (parfois attribué à Hésiode) consacré à la descendance de Doros, l'un des fils d'Hellen : l'une des filles de Phoroneus s'unit à un homme (dont le nom a disparu dans une lacune du texte), et engendre cinq filles, qui deviennent mères des Satyres, des Nymphes des montagnes et des Courètes (ces deux derniers groupes sont donc frères et soeurs des satyres). Le passage ne contient pas de description physique et n'établit pas de lien entre les satyres et Dionysos : il précise seulement que les satyres ne sont bons à rien.

Les premières représentations figurées de personnages ressemblant à des satyres datent du VIe siècle av. J.C. Le Vase François montre trois personnages ayant les oreilles, les membres inférieurs et la queue d'un cheval. Ces personnages sont appelés Silènes. D'autres céramiques de la même époque montrent des personnages identiques, ainsi que des personnages au corps entièrement humain, dotés seulement d'une queue de cheval et parfois aussi d'oreilles de cheval. Un kylix attique à figures rouges, datant de la fin du même siècle et attribué au peintre d'Ambrosios, montre le nom de "Satyros" (c'est la deuxième attestation en date de ce nom après celle du Catalogue des femmes) pour désigner un personnage malheureusement endommagé, mais qui était doté d'une queue de cheval et probablement de jambes humaines ; mais il est difficile de savoir si "Satyros" était, dans ce cas précis, utilisé comme un nom d'espèce ou comme un nom individuel.

Ces exemples montrent que :

  • à l'époque archaïque, les premières représentations des satyres en font plutôt des hybrides mi-hommes, mi-chevaux (le satyre "classique", mi-homme mi-bouc, apparaît un peu plus tard, cf. plus bas) ;
  • la distinction entre satyres et silènes est difficile, voire impossible, à établir. Il est même probable que les Grecs de l'époque ne faisaient pas de distinction claire entre ces personnages, ou bien que des personnages similaires étaient appelés par un nom ou par l'autre selon les régions.

C'est à partir de la fin du VIe siècle que, sur les vases attiques, ces personnages apparaissent de plus en plus souvent aux côtés de Dionysos.

A l'époque classique, enfin, les satyres acquièrent leurs caractéristiques les plus connues :

  • Dans le théâtre athénien, les drames satyriques mettent en scène des choeurs composés de ces personnages, qui sont désormais appelés "satyres". Dans Le Cyclope d'Euripide et Les Limiers de Sophocle, c'est le chef du choeur des satyres qui est appelé Silène et est présenté comme leur père (cela peut laisser supposer que les deux noms sont devenus à peu près synonymes, ou bien que Silène est devenu un personnage individuel).
  • A partir de la seconde moitié du Ve siècle av. J.C., les satyres figurés sur les vases attiques sont de plus en plus souvent des hybrides mi-hommes, mi-boucs, dotés d'une queue plus courte et de sabots. Des vases du VIe siècle et du début du Ve siècle montrent des satyres en parfaits compagnons de Dionysos : ils boivent, jouent de l'aulos, dansent et poursuivent de leurs ardeurs des ménades et des jeunes filles qui leur résistent (ils s'en prennent même parfois à l'âne qui sert de monture à Dionysos). Leurs représentations ont presque toujours un but comique.


Sens dérivé [modifier]

Par analogie avec le comportement lubrique et libidineux attribué au satyre, on emploie communément ce terme pour qualifier un homme lubrique et obsédé qui recherche des relations sexuelles avec des inconnues, notamment des petites filles, ou qui se livre à des actes répréhensibles (exhibitionnisme, voyeurisme).

Voir aussi [modifier]

Bibliographie [modifier]

  • Timothy Gantz, Mythes de la Grèce archaïque, Belin, 2004, p. 243-248 (édition originale : Early Greek Myth, A Guide to Literary and Artistic Sources, Baltimore, 1993).

Articles connexes [modifier]

Lien externe [modifier]



31/08/2007
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