Troubles psychiatriques chez les personnes âgées: pas une fatalité !
Troubles psychiatriques chez les personnes âgées: pas une fatalité !
Souvent isolés, parfois affaiblis, les plus âgés n'ont pas toujours le moral au beau fixe. Pour lutter contre la dépression, l'anxiété et le suicide, un seul impératif : changer notre façon de vieillir et consolider le lien social.
- Une population vieillissante
- 10 à 15% de dépressifs
- Femme vivant seule... profil fragile
- L'activité mentale et physique
- L'importance du lien social
Une population vieillissante
Ce n'est un secret pour personne: les personnes âgées représentent une proportion toujours plus importante de la population. On estime ainsi qu'en 2050, l'Europe comptera 30% de plus de 65 ans et 11% de plus de 80 ans. Un vieillissement de la population qui implique notamment d'importantes répercussions en matière de santé publique. Dans ce cadre, il a été démontré au niveau européen que les plus de 65 ans, outre d'éventuelles maladies et limitations physiques, Étaient les plus concernés par des problèmes de santé mentale - qu'il s'agisse de troubles de l'humeur ou de démence.
10 à 15% de dépressifs
Connues pour être typiquement des maladies du jeune adulte, l'anxiété et la dépression sont aussi très fréquentes chez les personnes âgées. On estime que 10 à 15% des plus de 65 ans souffrent de dépression - des chiffres en dessous de la réalité puisque l'on pense par ailleurs que les symptômes dépressifs ne sont pas toujours identifiés, en particulier dans les maisons de repos. Le principal obstacle à une prise en charge réside sans doute dans le fait que la dépression chez les personnes âgées est encore souvent considérée par les familles, et même par les médecins, comme une conséquence inéluctable de l'âge Pourtant, s'il est évident que l'accumulation d'une santé plus fragile, de la solitude et des deuils est difficile à accepter, la profonde souffrance d'une personne - quel que soit son âge - ne mérite pas d'être considérée comme une fatalité.
Femme vivant seule... profil fragile
Les personnes les plus à risque de dépression sont les femmes, en particulier celles qui vivent seules. Ce risque est encore augmenté si elles souffrent de problèmes de santé, a fortiori lorsque ceux-ci impliquent des douleurs physiques et des troubles du sommeil. Inversement, le dépression est aussi un facteur qui favorise l'apparition de maladies chroniques et, par conséquent, la perte d'autonomie et un décès prématuré. Rappelons enfin qu'en Europe, le suicide est plus fréquent chez les personnes âgées que dans n'importe quelle tranche de population. Or, il faut savoir qu'environ 74% des personnes âgées qui se suicident présentaient un syndrome dépressif ce qui signifie aussi que le suicide peut être en partie prévenu par une reconnaissance et une prise en charge adéquate de la dépression.
L'activité mentale et physique
La dépression n'est pourtant pas inévitable. S'il faut savoir la détecter, il est aussi possible de la prévenir par différentes mesures. Il a ainsi été démontré que l'apprentissage d'un savoir quel qu'il soit possédait des effets très salutaires sur le moral des personnes âgées. La pratique modérée d'un exercice physique, souvent préconisée pour ses effets sur la santé, a également montré qu'elle favorisait un bon mental. Par ailleurs, pratiquées à l'extérieur, ces activités permettent également de bénéficier à nouveau d'une intégration sociale qui fait souvent défaut.
L'importance du lien social
Cet aspect d'intégration est essentiel dans la lutte contre les troubles psychiatriques. Car la cellule familiale, moins dense qu'auparavant, a aussi tendance à être davantage éclatée géographiquement. Et les enfants, quand ils sont là, sont parfois déjà âgés eux-mêmes C'est pourquoi certaines initiatives comme le développement d'habitats intergénérationnels - où les jeunes voisinent avec les plus âgés dans une optique de solidarité et d'échange - méritent de retenir notre attention. Car trouver d'autres facons de vieillir est une urgence économique, sanitaire mais aussi morale.