Un beau témoignage d'une BIPOLAIRE

 

enfinlibre
30/06/2005, 23h56
Bonjour,


je fais partie des personnes souffrant de désordre bipolaire.

Cela fait 8 ans que je suis soignée pour dépression nerveuse, mais je souffrais sans le savoir depuis bien longtemps de troubles bipolaires (alternance de dépression (accompagnée de T.S.) et d'enthousiasme débordant, envie d'entreprendre).

Divers traitements ont été essayés, pour trouver celui qui aujourd'hui me convient le mieux, et m'apporte une stabilité qui me permet d'envisager de créer ma propre entreprise (puisque je n'arrive pas à 45 ans à accepter de travailler avec une hiérarchie qui me dicte ce que je dois faire, par contre je possède un métier qui me permet de travailler seule : infographiste).

A l'aide d'une psychothérapie sérieuse (une visite tous les 15 jours au début, puis une fois par mois au bout de quelques années, maintenant tous les 6 mois), je vis aujourd'hui en connaissant bien les symptômes de cette pathologie, et le psychiatre ne l'a vraiment diagnostiquée que récemment (1 an) mais il ne me l'a révélée seulement depuis 6 mois.

En fait, avant de me parler de trouble bipolaire, il lui a fallu de nombreuses années (8) d'observation de mon comportement, d'exploration de mon enfance, et de confiance entre lui et moi, car je n'étais pas toujours honnête avec lui, honte de révéler mes comportements en publics, au boulot, etc.

Certes, ces troubles m'ont entravé tout au long de ma vie, et de ma vie professionnelle, qui en a souffert souvent et toujours de la même façon : irrégularité d'humeurs, difficulté à faire la part des choses : entre vie privée, et vie professionnelle, enthousiasme, déprime, intelligence, absurdité.

Aujourd'hui, je vis mieux, je continue les médicaments (dont je tairai le nom car chaque patient aura le traitement qui lui convient, et il ne faut pas s'autosoigner ou vouloir s'improviser psychiatre).

Chacun de nous a son fardeau dans la vie, certains sont lourds, d'autres légers.

Il faut beaucoup de patience, beaucoup de confiance en son psychiatre (ne pas hésiter à en changer si dès le départ il n'y a pas le truc que l'on sent et qui fait que l'on osera tout lui dire : tout !

Ne pas se considérer comme fou, à part, inutile, anormal, le trouble bipolaire n'est pas une fatalité, il a sa raison quelque part que notre raison à nous ignore, mais pas celle du psychiatre.

Nous vivons dans une société qui génère ces pathologies, et qui forme les spécialistes pour les étudier et les soigner (ouf, on n'est plus au moyen-âge où l'on était alors habité par le diable, brûlé en place public, ou enfermé dans un cachot).

Courage à tous, on s'en sort, on vit avec, et on vit pas si mal, si l'on accepte.

Amitiés.


07/11/2007
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