Un lien entre créativité, trouble bipolaire et schizophrénie

 

Un lien entre créativité, trouble bipolaire et schizophrénie

                               
       

Chez les personnes créatives, la prévalence de maladie mentale, dont le trouble bipolaire et la schizophrénie, est anormalement élevée, selon une nouvelle étude suédoise publiée dans le British Journal of Psychiatry.

Simon Kyaga du Karolinska Institute (Stockholm) et ses collègues ont mis en relation les données d'un registre hospitalier fournissant les diagnostics de toutes les personnes ayant été hospitalisées pour le traitement d'épisodes de schizophrénie, de trouble bipolaire et de dépression en Suède entre 1973 et 2003; les données d'un registre, dit multi-génération, qui identifie tous les parents biologiques des patients; et les données des recensements nationaux des années 1960 à 1990 qui fournissaient des informations sur les professions dans l'ensemble de la population suédoise.

 

L'étude concernait 300 000 personnes ayant été hospitalisées pour le traitement de la schizophrénie, du trouble bipolaire ou de la dépression ainsi que leurs proches n'ayant pas de diagnostic de trouble mental.

Les professions classées comme créatives incluaient des emplois scientifiques, tels que professeurs d'université, et des emplois artistiques, tels que concepteurs, artistes, musiciens et auteurs.

Les personnes atteintes de trouble bipolaire étaient surreprésentées dans les métiers créatifs par rapport aux patients d'un groupe contrôle, surtout dans les domaines artistiques (arts visuels et non visuels). Leurs parents du premier degré étaient aussi plus susceptibles d'être dans des professions créatives, en particulier des professions scientifiques.

Les personnes atteintes de schizophrénie n'étaient pas plus représentées dans les professions créatives dans l'ensemble comparativement aux autres patients mais elles étaient plus représentées dans le domaine des arts visuels en particulier.

La dépression unipolaire (dépression majeure ne faisant partie d'un trouble bipolaire) n'était pas associée à une probabilité accrue d'avoir une profession classée comme créative.

Il est important, souligne le chercheur, de rechercher pour chaque personne un traitement optimal tout en minimisant les effets indésirables des médicaments sur les aspects positifs des troubles psychiatriques afin que les personnes atteintes puissent avoir la possibilité de poursuivre leurs comportements créatifs à long terme.

Voyez également:

Psychomédia avec source: Medscape. Tous droits réservés. 

 

 

Lien génétique entre schizophrénie, trouble bipolaire et créativité

                               
       
Une variation sur un gène, le gène de la neuréguline 1, est liée à la fois un risque accru de  développer des troubles mentaux, tels que la schizophrénie et le trouble bipolaire (psychose maniaco-dépressive), et à une  plus grande créativité, selon une étude publiée dans la revue Psychological Science.

Le gène de la neuréguline 1 joue un rôle dans une variété de processus cérébraux, dont le  développement et le renforcement de la communication entre les neurones (cellules nerveuses).  Des études ont déjà montré qu'une variation sur ce gène est associée à un risque accru de  schizophrénie et de trouble bipolaire.    


Dans la présente étude, Szabolcs Kéri de l'Université Semmelweis (Hongrie) et ses collègues ont  recruté des participants qui se considéraient eux-mêmes comme très créatifs et accomplis. Ces  participants ont passé une batterie de tests, notamment d'intelligence et de créativité. Ils ont  aussi complété un questionnaire concernant leurs réalisations créatives au cours de leur vie.  Enfin des échantillons sanguins ont été prélevés. 

Les résultats montrent un lien clair entre la neuréguline 1 et la créativité: les participants  portant une variation spécifique du gène étaient plus susceptibles d'obtenir des résultats  élevés aux tests de créativité et d'avoir réalisé de plus grandes œuvres créatives au cours de  leur vie. 

"Des facteurs moléculaires qui sont plus ou moins associés à des troubles mentaux sévères mais sont présents chez plusieurs personnes en santé peuvent présenter l'avantage de permettre de penser de façon plus créative", observe Kéri.  De plus, ces résultats suggèrent que certaines variations génétiques, même si elles sont associées à des problèmes de santé mentale indésirables, peuvent survivre à la sélection naturelle et demeurer dans la piscine génétique de la population si elles ont des effets bénéfiques. 

(1) Illustration: Auto-portrait de Van Gogh. Ce dernier (qui s,est coupé l'oreille) est souvent  cité comme un exemple où problème de santé mentale et génie créateur se côtoient. 

Psychomédia avec source:
Association for Psychological Science
Tous droits réservés

 

 



07/04/2013
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