Vincent van Gogh

Vincent van Gogh

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Vincent van Gogh
Vincent van Gogh, Autoportrait au chapeau de feutre, 1887
Vincent van Gogh, Autoportrait au chapeau de feutre, 1887
Naissance : 30 mars 1853
Groot Zundert, Pays-Bas
Décès : 29 juillet 1890 (à 37 ans)
Auvers-sur-Oise, France
Nationalité :  Pays-Bas
Profession : Peintre et dessinateur néerlandais

Vincent van Gogh [vɪnˈsɛnt vɑn'xɔx] (30 mars 1853 à Groot-Zundert aux Pays-Bas - 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise) est un peintre et dessinateur néerlandais.

Son œuvre, presque inconnue à sa mort, annonce le fauvisme et l'expressionnisme.

Vincent et Théo van Gogh, tombes à Auvers-sur-Oise
Vincent et Théo van Gogh, tombes à Auvers-sur-Oise

Sommaire

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Biographie [modifier]

Sa jeunesse [modifier]

Maison natale de Vincent van Gogh, dans le presbytère de Groot-Zundert, aux Pays-Bas
Maison natale de Vincent van Gogh, dans le presbytère de Groot-Zundert, aux Pays-Bas

Vincent van Gogh est le fils d'un pasteur calviniste, il naît le 30 mars 1853 à Groot-Zundert, un petit village néerlandais dans l'ouest du Brabant-Septentrional.Sa mère, Anna-Cornélia Carbentus, est la fille d'un relieur de la cour. la famille Van Gogh est d'ancienne bourgeoisie, déjà notable au XVI° et XVII° siècle. Vincent est l'aîné de six enfants. c'est "Théo", de quatre ans plus jeune que lui, qui a la préférence et deviendra plus tard le précieux soutien moral et financier que révélera leur correspondance.

Son oncle, qui est associé à la galerie d'art Goupil & Cie, l'y fait entrer en 1869. Il travaille à La Haye, puis à Londres et à Paris, avant son licenciement en 1876. Il se sent alors appelé par une vocation spirituelle et commence des études de théologie qu'il abandonne pour devenir prédicateur laïc. Il obtient une mission d'évangéliste en Belgique, auprès des mineurs du Borinage, dans la région de Mons. Il y devient un prédicateur solidaire des luttes contre le patronat.

Maison dans laquelle séjourna Van Gogh à Cuesmes, Belgique
Maison dans laquelle séjourna Van Gogh à Cuesmes, Belgique

Sa traversée du Borinage commença à Pâturages, en 1878. Il y est accueilli par un pasteur qui l'installa chez un colporteur au n° 39 de la rue de l'Église. Il part ensuite pour Wasmes, dans une maison que très vite, il jugera trop luxueuse et qu'il ne tardera pas de quitter pour une cabane. Il consacre tout aux mineurs et à leur famille. Il va même jusqu'à descendre à 700 mètres dans les fosses. Lors d'un coup de grisou, il sauve un mineur. Mais ses activités ne tardent pas à être désapprouvées, on n'accepte pas sa fonction de « prêtre ouvrier » et cela le choque. Il s'installa ensuite à Cuesmes, dans la maison située au n° 3 de la rue du Pavillon. Accusé d'être un meneur, Vincent Van Gogh échoue mais il gardera l'image de la misère humaine et une partie de son œuvre montre la condition des plus humbles.

Le peintre [modifier]

1880 - 1885: aux Pays-Bas [modifier]

Vue de l'atelier à La Haye, aquarelle
Vue de l'atelier à La Haye, aquarelle

Van Gogh commence son apprentissage en copiant des lithographies et des gravures sur bois en s’inspirant des œuvres de Millet, artiste pour lequel il conserva jusqu’à la fin une véritable vénération. Il est soutenu matériellement par Théo, alors employé de Goupil à Bruxelles puis, à partir de 1873 à La Haye. En 1881, à Etten, où ses parents résident, il dessine des portraits, des sujets paysans d’après nature mais surtout des paysages d’une grande richesse calligraphique et dignes de la tradition extrême-orientale. Il étudie le dessin à Anvers et commence la peinture à l'huile, en 1882.

En conflit familial avec son père qui finit par le chasser de sa maison, et victime d’un second échec sentimental, Vincent s’installe un temps à La Haye. Il y reçoit des leçons de peinture de son cousin Anton Mauve et pratique alors essentiellement l’aquarelle et étudie la perspective. Les vingt mois qu'il passe à La Haye (entre 1882 et 1883) semblent décisifs pour l’artiste, où il réalise sa volonté de rompre avec les conventions morales de son milieu social, et son impossibilité de mener une existence normale. De nombreuses lectures, Honoré de Balzac, Victor Hugo, Émile Zola ou encore Charles Dickens, viennent enrichir sa vision du monde, et le renforcent dans ses convictions sociales.

De septembre à décembre 1883, Vincent séjourne en solitaire dans la province de Drenthe, au nord des Pays-Bas, où il s'acharne à travailler pour accomplir sa destinée de peintre. C'est l'unique remède qu’il trouve à un profond sentiment de détresse. Au terme de cette nouvelle expérience, il décide de rejoindre sa famille installée depuis peu à Nuenen, dans le Brabant-Septentrional, dans le presbytère paternel.

Les mangeurs de pommes de terre (1885)
Les mangeurs de pommes de terre (1885)

C'est dans ce petit village du Brabant que le talent de Van Gogh va définitivement se révéler, de puissantes études de paysans au travail à la pierre noire, mais également quelque deux cents tableaux à la palette sombre, et aux coups de brosse expressifs, viennent alors confirmer son talent de dessinateur et de peintre, et aboutissent aux Mangeurs de pommes de terre, œuvre majeure qui révèle sa sensibilité inquiète et véhémente. Techniquement son œuvre présente encore bien des maladresses, néanmoins la période de Nuenen est rachetée par une inspiration sincère et sa volonté d'un témoignage humain exemplaire, révélateurs des idéaux de Van Gogh et de sa problématique intérieure. À cette même époque, Zola était critique d'art et Joris-Karl Huysmans se rêvait peintre.

À Anvers de nouveau (de novembre 1885 à février 1886), il est impressionné par les Rubens et à la révélation des estampes japonaises, qu’il commence à collectionner dans cette ville. C’est aussi dans la capitale flamande que l'artiste inaugure sa fameuse série d’autoportraits, sur le registre de l’humour macabre.

1886 - 1888 : à Paris [modifier]

Restaurant de la Sirène à Asnières (1887)
Restaurant de la Sirène à Asnières (1887)

Seule la connaissance du milieu artistique parisien pouvait véritablement permettre à Van Gogh de renouveler et d'enrichir sa vision, ce qui motive son installation à Paris en 1886. Cette année là est celle de la dernière exposition impressionniste, et en 1887 devait avoir lieu la première rétrospective de l’œuvre de Millet. Il s'installe à proximité de son frère Théo qui dirige la succursale parisienne de Goupil depuis 1880.

À Paris dans les années 1886 - 1887, il fréquente un moment l’académie du peintre Cormon, où il fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec, de Louis Anquetin et d’Émile Bernard. Il rencontre également, par l’intermédiaire de son frère, presque tous les impressionnistes, en particulier Georges Seurat et Camille Pissarro, ainsi que Paul Gauguin. Dans la boutique du Père Tanguy, il devient l'ami de Paul Signac. Sous l’influence des estampes japonaises, ses compositions acquièrent peu à peu davantage de liberté et d’aisance, tandis qu’il s’essaie à la technique de l’aplat coloré. Pissarro l’initie également aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. La palette de l'artiste s’enrichit alors de couleurs vives et sa touche s’anime et se fragmente, ceci grâce également à Signac avec qui il travaille en 1887. C'est une période très fertile où son art s'oriente vers l'impressionnisme mais l'absinthe et la fatigue aggravent son état mental.

1888 - 1889 : à Arles [modifier]

Arles - La chambre de Van Gogh à Arles (Trois versions de ce tableau - 1888, 1889)
Arles - La chambre de Van Gogh à Arles (Trois versions de ce tableau - 1888, 1889)

Le 2 février 1888, il s'installe à Arles[1] sur les conseils de Toulouse-Lautrec qui lui parle de la luminosité des paysages méridionaux. Van Gogh commençe en effet à prendre ses distances vis-à-vis de l'impressionnisme, trop allusif à son goût, pour retrouver l’unité structurelle de l’image et se concentrer sur l'expression et le symbolisme de la forme et de la couleur. Le prochain mariage de son frère Théo, qu'il ressent comme un abandon, semble bien être néanmoins une des raisons profondes qui décide Van Gogh à quitter Paris.

Bien qu'il arrive dans la cité avec un temps de neige, une nouvelle page de son œuvre va s'ouvrir avec la découverte de la lumière provençale. Il parcourt à pied la région et peint des paysages, des scènes de moissons et des portraits.

Au début du mois de juin 1888, ayant reçu un billet de cent francs de son frère Théodore, il se rend en diligence aux Saintes-Maries-de-la-Mer pour un court séjour de cinq jours. Il y peint la fameuse barque « Amitié » et le village regroupé autour de l'église forteresse.

Arles - Les Tournesols (Arles - 1888, juin)
Arles - Les Tournesols (Arles - 1888, juin)
Portrait du Dr Rey (Arles - 1889, janvier)
Portrait du Dr Rey (Arles - 1889, janvier)

Parallèlement, Vincent qui habite la « maison jaune », rêve d'une communauté d'artistes unissant fraternellement leurs expériences et leurs recherches : Paul Gauguin vient le rejoindre dans ce but en octobre 1888 et ils commencent à travailler ensemble comme par exemple sur la série de tableaux consacrés aux Alyscamps. Mais les deux hommes s'entendent mal : la tension et l’exaltation permanentes qu’impliquent leur démarche créatrice et une telle urgence de peindre débouchent sur une crise : le 24 décembre 1888, à la suite d'une dispute plus violente que les autres, Van Gogh, en proie au délire tente de tuer son compagnon, puis, pour s’auto-punir, se mutile l'oreille gauche avant d'aller l'offrir à une prostituée (décembre 1888). Il est soigné par le docteur Rey dont il peint à cette époque le portrait. En mars 1889, après une période de répit pendant laquelle il peint entre autres l’Autoportrait à l’oreille coupée (janv. 1889), une pétition des habitants d’Arles entraîne son internement à l’Hôtel-Dieu.

1889 - 1890 à Saint-Rémy-de-Provence [modifier]

Nuit étoilée  (Saint-Rémy-de-Provence - 1889)
Nuit étoilée (Saint-Rémy-de-Provence - 1889)

Le 8 mai 1889, hanté par l’idée du suicide mais pleinement conscient du mal qui le ronge, il quitte Arles, ayant décidé de lui-même d'entrer dans un asile près de Saint-Rémy-de-Provence où il reste une année. Son état varie de la dépression profonde aux phases de rémission et d’activité intense, qui entraînent de nouvelles modifications de son style : le graphisme et la touche dont les traits discontinus et sinueux donnent aux champs de blé, aux oliviers et à la voûte céleste des Alpilles et des Baux-de-Provence les mouvements mêmes de sa pathologie.

Van Gogh commence également à sortir de son anonymat : en janvier 1890 un article d’Albert Aurier dans le Mercure de France, souligne pour la première fois l’importance de ses recherches. Un mois plus tard, le peintre Anna Boch acquiert l’un de ses tableaux, La Vigne rouge, exposé au Salon des XX à Bruxelles, pour la somme de quatre-cents francs.

1890 à Auvers-sur-Oise [modifier]

L'église d'Auvers-sur-Oise, 1890, Musée d'Orsay
L'église d'Auvers-sur-Oise, 1890, Musée d'Orsay

En mai 1890, l'artiste quitte le Midi et rejoint son frère Théo à Paris qui l'installe à Auvers-sur-Oise dans la modeste auberge Ravoux où il loue une petite chambre d'une grande sobriété, sous la surveillance du docteur Paul Gachet, ami de Paul Cézanne et des peintres impressionnistes, et lui-même peintre amateur.

Sa touche demeure mouvementée et fébrile, mais son coloris acquiert, sous la lumière d’Île-de-France, un regain de vivacité et de fraîcheur. Dans ce calme village du Vexin français, proche de la capitale, son activité artistique est intense, il produit pendant deux mois plus de soixante-dix tableaux. Cependant le répit est de courte durée : lorsque Théo lui fait part de son désir de retourner en Hollande, Vincent se sent de nouveau abandonné.

Le 27 juillet 1890, dans un champ où il peignait une ultime toile, il se tire un coup de revolver dans la poitrine. Ramené mourant à l'auberge Ravoux, il meurt deux jours plus tard, soutenu par son frère Théo et toujours inconnu du grand public. « Mon travail à moi, j'y risque ma vie, et ma raison y a sombré à moitié… » lit-on dans la dernière lettre (652F) à destination de son frère que Vincent portait sur lui le 29 juillet fatal.

Le symbolisme, quant à lui, recherchait dans le pouvoir du verbe « l'essence de la poésie c'est-à-dire la poésie pure, celle qui dira comment sont faits l'esprit et le monde en lui révélant la structure idéale de l'univers. (...) le Symbolisme invite la poésie à rejoindre la mystique. » (G. Michaud, Message poétique du Symbolisme, Nizet, 1947).
La quête de Van Gogh est identique, comme il l'écrit à son frère Théo :

Et dans un tableau je voudrais dire quelque chose de consolant comme une musique. Je voudrais peindre des hommes ou des femmes avec ce je ne sais quoi d'éternel, dont autrefois le nimbe était le symbole, et que nous cherchons par le rayonnement même, par la vibration de nos colorations.

Vincent Van Gogh emprunte et prépare ainsi tous les sentiers de l'art moderne, de l'impressionnisme à l'expressionnisme. Ce peintre mort le 29 juillet 1890 dans le dénuement n'a vendu qu'une seule toile ; aujourd'hui ses tableaux sont parmi les plus chers du monde.

Son œuvre [modifier]

Liste de ses principaux tableaux [modifier]

Arles - Nuit étoilée sur le Rhône (1888, septembre)
Arles - Nuit étoilée sur le Rhône (1888, septembre)
Auvers-sur-Oise - Champ de blé aux corbeaux (1890, juillet)
Auvers-sur-Oise - Champ de blé aux corbeaux (1890, juillet)

Très productif, Van Gogh n'a jamais hésité à reproduire des œuvres d'artistes majeurs, quitte à se les réapproprier : Jean-François Millet (La Nuit, Premiers pas...), Eugène Delacroix (La Pietà), Rembrandt (Résurrection de Lazare).

Galerie [modifier]

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