Z (film, 1969)
Z (film, 1969)
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Z est un film franco-algérien de Costa-Gavras sorti en 1969.
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Synopsis [modifier]
Dans les années 1960, dans un pays du bassin méditerranéen, un député progressiste (Yves Montand) est assassiné. Le juge d'instruction chargé de l'enquête (Jean-Louis Trintignant) met en évidence le rôle du gouvernement, notamment de l'armée et de la police dans cet assassinat.
Présentation du film [modifier]
Réquisitoire contre la dictature des colonels instaurée à la fin des années 1960 en Grèce (sans que ce pays soit mentionné explicitement), Z est adapté d'un roman de Vassilis Vassilikos, fondé sur un fait réel : l'assassinat du député grec Gregoris Lambrakis en 1963.
Le film pose la problématique du passage de la démocratie au fascisme, au travers notamment des rapports entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif.
C'est le premier volet de la trilogie politique de Costa-Gavras, avant L'Aveu (1970) et État de siège (1973).
C'est lors d'un séjour en Grèce que Costa-Gavras découvre le livre de Vassilis Vassilikos, « Z », retraçant l'assassinat du leader de la gauche, organisé par la police et camouflé en banal accident. Dès son retour, il en écrit le scénario en collaboration avec Jorge Semprún. Ne trouvant pas le financement, il en parle à Jacques Perrin, qu'il connaissait depuis le film Compartiment tueurs. Pour monter le film, Jacques Perrin assure une partie du financement et utilise ses contacts, en particulier en Algérie, où le film fut tourné. Par jeu d'amitié et de solidarité, Jean-Louis Trintignant accepta un faible cachet et Yves Montand accepta de jouer en participation.
La musique de ce film a été composée par le compositeur grec Mikis Theodorakis. Il l'aurait écrite durant sa détention pendant la dictature des colonels.
Le film a été un tel succès à travers le monde que les spectateurs applaudissaient à la fin des séances.
Le film a été récompensé par le « Prix du Jury » à Cannes, l'Oscar du meilleur film étranger et celui du meilleur montage.
Fiche technique [modifier]
- Réalisation : Costa-Gavras
- Scénario : Costa-Gavras, Jorge Semprún, d'après le roman de Vassilis Vassilikos
- Production : Jacques Perrin pour Valoria Films et Reggane Films (France) ; Ahmed Rachedi pour l'ONCIC (Algérie)
- Photographie : Raoul Coutard
- Montage : Françoise Bonnot
- Musique : Mikis Theodorakis, Bernard Gérard
Distribution [modifier]
- Yves Montand : le député
- Irène Papas : Hélène, l'épouse du député
- Charles Denner : Manuel, ami du député
- Bernard Fresson : Matt, ami du député
- Jean Bouise : Georges Pirou, ami du député
- Jacques Perrin : le journaliste-photographe
- Jean-Louis Trintignant : le juge d'instruction
- Pierre Dux : le général de la police
- François Périer : le procureur général
- Julien Guiomar : le colonel de la police
- Marcel Bozzuffi : Vago
- Renato Salvatori : Yago
- Georges Géret : Nick
- Magali Noël : la sœur de Nick
- Clotilde Joano : Shoula
- José Artur : Rédacteur de journal
Récompenses [modifier]
- Oscars 1969 (décernés en 1970):
- Oscar du meilleur film en langue étrangère pour le compte de l'Algérie.
- Oscar du meilleur montage pour Françoise Bonnot
- Festival de Cannes 1969 :
- Prix du Jury pour Costa-Gavras à l'unanimité
- Prix d'interprétation masculine pour Jean-Louis Trintignant
- 1970 : BAFTA Award de la meilleure musique de film (Anthony Asquith Award) pour Mikis Theodorakis
- 1970 : Prix Edgar Allan Poe du meilleur film pour Jorge Semprún et Costa-Gavras
- 1970 : Golden Globe Award du meilleur film de langue étrangère
- 1970 : NSFC Award (National Society of Film Critics Awards) du meilleur film
- 1970 : NYFCC Award du meilleur réalisateur pour Costa-Gavras
Commentaires [modifier]
Nous sommes à la fin des années 60, grande époque des films politiques où l’on dénonce le totalitarisme sous toutes ses formes.
On considère alors que tous les rouages de l’appareil régnant sont corrompus de haut en bas, du plus riche au plus pauvre.
Ce député opposant au régime en place (Yves Montand) est gênant : il dénonce les impostures du régime. Il faut donc l’éliminer. Des opposants déterminés vont perturber sa réunion politique, pour ensuite le frapper traîtreusement et sauvagement à la fin de celle-ci, dans l’indifférence des responsables de la police. Le coup porté est fatal. Il subit un choc jugé comme un cataclysme cérébral qui entraîne sa mort.
L’enquête minutieuse menée par un petit juge (Jean-Louis Trintignant) intègre et motivé démantèlera tout l’appareil incriminé en inculpant pour assassinat les principaux cadres du régime en place. L’espace d’un moment planera un semblant de justice.
Z est l’évènement de la fin de cette décennie. Il inaugure un cycle de plusieurs films politiques sur les abus de pouvoir de divers régimes. Il y aura ensuite L'Aveu, État de siège, ou encore Sacco et vanzetti.
Ce genre est nouveau, c’est un cinéma libéré. L’image est alerte, le ton soutenu. Il interpelle les consciences, remue et projette les esprits dans une refonte des opinions reçues. Nous sommes en 1969, un an après les évènements de 68, et cela se voit sur l’écran par la liberté de certains comportements, en particulier ceux du juge.
La censure cède du terrain devant la détermination de certains intellectuels qui dénoncent les dérives politiciennes.
Tous les personnages de la garde prétorienne du député sont jeunes, dynamiques, investis dans des idées politiques nouvelles. Ils bousculent les vieux dirigeants rivés sur leurs sièges de dominants.
Le monde change, il faut tenir compte de la contestation émise dans un premier temps par un homme courageux remarquablement encadré.
Malgré la normalisation finale du récit, Z reste le symbole de la déstabilisation que l’on peut faire subir à un ordre établi mais contesté.
Autour du film [modifier]
- En grec classique, Z (zei) se traduit par : Il vit, il est vivant.
Voir aussi [modifier]
- (fr+en) Z sur l'Internet Movie Database