I) Définition
Les mécanismes de défenses correspondent à différents types d'opérations dans lesquelles peut se spécifier la défense. Les mécanismes de défenses prévalants sont différents selon la pathologie envisagée mais aussi selon le degré d'élaboration du conflit défensif. Les mécanismes de défenses sont utilisés par le moi (cf. deuxième topique de Freud)
Le terme de mécanisme est utilisé le premier par Freud pour démontrer que les phénomènes psychiques présentent une composition, qui elle permet une observation et une analyse scientifique. Anna Freud consacre tout un ouvrage sur les mécanismes de défenses.
Les mécanismes de défenses peuvent apparaître avec un patient dans différentes situations. Ils n'apparaissent pas qu'en psychiatrie. Tous les secteurs d'activités y sont confrontés au quotidien. Un mécanisme de défense peut apparaître par exemple lorsque l'angoisse chez un patient va être très forte et qu'il va avoir du mal à la gérer, d'autant plus quand il s'agit d'une angoisse de mort. L'idée de la mort va se trouver représenter de façon différente d'un patient à l'autre. Certains patients vont la redouter et prendre conscience qu'ils ne sont pas immortels.
Bien entendu, l'écoute et la parole vont permettre de contenir l'angoisse. Elles aident le patient à ne pas se sentir perdu, isolé. Etre écouté, c'est aussi rassurer le patient, lui montrer qu'il n'est pas seul, qu'on le soutient et que l'on comprend sa souffrance. Les mécanismes de défenses que le patient peut mettre en place sont aussi là pour l'aider à faire face à cette angoisse, comme pour tout autre problème d'ailleurs. Ces mécanismes sont à respecter car ce sont les seuls moyens dont le patient dispose pour faire face à ses difficultés.
Comme pour l'exemple précédemment cité, Anna Freud s'est elle-même attardée sur des exemples concrets, aussi variés que complexes. Comment la défense peut porter peut porter sur des revendications pulsionnelles mais aussi et surtout ce que peut susciter un développement d'angoisse ?
Les mécanismes qui suivent ne font pas l'objet d'une liste exhaustive et encore moins systématique.
II) Mécanismes de défenses
1 - Refoulement : opération par laquelle le sujet cherche à repousser ou à maintenir des tensions psychiques internes.
Il existe 3 niveaux de refoulement:
- le refoulement primaire : premier refoulement sur lequel se grefferont les autres. Il concerne les images de la scène primitive.
- le refoulement proprement dit : avec son double mouvement d'attraction et de répulsion par les instances interdictrices du Surmoi.
- le retour du refoulé :
soupape fonctionnelle et utile: rêves et fantasmes
. lapsus, actes manqués..
. manifestations franchement pathologiques: symptômes.
2 - Régression : retour à un mode de fonctionnement plus archaïque, plus ancien qui va induire la prévalence du langage, d'un comportement, d'intérêts qui auront la tonalité et la coloration caractéristiques d'un stade donné. Cette régression est possible du fait de fixations liées à ce stade.
3 - Déplacement : la pulsion liée à u ne représentation interdite se détache d'elle et va se lier à une autre représentation plus neutre et plus acceptable, reliée à la première par une chaîne associative.
4 - Isolation : isoler la représentation de sa charge affective. La représentation est alors désaffectisée et l'affect doit trouver une autre issue, par exemple le déplacement sur une autre représentation.
Sur un mode plus restrictif rupture des connexions associatives entre une pensée ou une action et ce qui la précède ou lui fait suite.
5 - Annulation rétro-active : attitude psychique de sens opposé à un désir refoulé et constituée en réaction contre celui-ci.
6 - Dénégation : elle économise le refoulement. Le sujet peut se permettre de formuler une pensée, un désir, un sentiment précédemment refoulés à condition de nier qu'ils le concernent. "ne croyez pas que je pense ceci." Excessive, elle appauvrit la personnalité qui est ainsi condamnée à ne pas reconnaître ce qui lui appartient, notamment sur le plan affectif
7 - Renversement dans le contraire : processus par lequel le but d'une pulsion se transforme en son contraire.
Ex : passage de l'activité à la passivité.
8 - Rationalisation : elle s'appuie souvent sur la dénégation et l'isolation pour trouver de bonnes raisons d'expliquer un comportement dont les motivations profondes sont en fait jugées inacceptables.
9 - Sublimation : une pulsion est dite sublimée dans la mesure où elle est dérivée vers un nouveau but non sexuel et où elle vise des objets socialement valorisés artistiques, intellectuels, professionnels ).
10- Clivage : mécanisme très primitif, considéré comme la défense la plus archaïque contre l'angoisse, où l'objet visé par les pulsions libidinales et agressives est scindé en bon et en mauvais objet aux destins indépendants. Il s'accompagne d'un clivage corrélatif du Moi.
11- Idéalisation : elle est le résultat d'un clivage préalable où les qualités et la valeur du bon objet sont nettement exagérées pour le protéger des pulsions destructrices.
12- Déni de la réalité : le sujet nie totalement une part plus ou moins importante de la réalité externe. Il s'associe souvent au clivage.
- la dénégation refuse
- l'annulation efface
- le déni nie
13- Identification : processus psychique par lequel le sujet assimile un aspect, une propriété, un attribut de l'autre et se transforme totalement ou partiellement sur le modèle de celui-ci. Elle peut être primaire ou secondaire.
14- Projection : processus psychique qui se fait en trois temps:
1) la représentation gênante d'une pulsion interne est supprimée.
2) le contenu est déformé.
8) il fait retour dans le conscient sous la forme d'une représentation liée à l'objet externe.
"ce n'est pas de sa faute, c'est celle de l'autre".