Films d'horreur - partie 2

En 1985 avec Underworld et en 1986 avec Rawhead Rex, George Pavlou adapte deux nouvelles de Clive Barker, nouveau génie de la littérature fantastique. Plus que mitigé face au résultat, Barker prend le problème à bras le corps et réalise Hellraiser (d'après son roman "The Hellbound Heart") en 1987. Renouant avec une ambiance gothique typique du cinéma d'épouvante anglais des années 1960, l'auteur y insuffle des éléments plus modernes tels les Cénobites, démons à l'imagerie gay et sado-masochiste. Le plus connu d'entre eux n'est autre que Pinhead, aujourd'hui une icône du cinéma d'horreur.

Les années 90 [modifier]

Fort du succès de son Hellraiser, Barker se voit confier un budget important par Morgan Creek Productions pour la réalisation de son nouveau film, Cabal (Nightbreed - 1990). Trop violent et trop torturé, le studio et la MPAA oblige le réalisateur à retourner plusieurs scènes pour éviter un classement X. Cabal sort dans l'indifférence et sera un échec retentissant.

En 1992, toujours adapté de Clive Barker, Bernard Rose réalise Candyman, l'un des films d'horreur les plus réussi des années 1990. Le Candyman, probablement l'un des monstres les plus touchant du cinéma d'épouvante, est une allégorie des légendes et peurs naissant dans un milieu urbain.

La même année, Peter Jackson réalise le film le plus gore de l'histoire du cinéma avec Braindead. Jackson n'en est pas à son coup d'essai, ayant réalisé Bad Taste - une comédie gore - en 1987 et Les Feebles (Meet the Feebles) - une parodie trash du Muppet Show - en 1989. À l'instar de Bad Taste, Braindead est avant tout une comédie utilisant le gore comme élément comique. Bien qu'extrêmement sanglant, le film ne crée jamais la peur ou le dégoût. Mais force est de constater que Braindead est une grande réussite.

En 1994, Michele Soavi tourne le chant du cygne du film d'horreur à l'italienne avec Dellamorte Dellamore (d'après le roman de Tiziano Scalvi). Si le film contient bien des éléments et scènes horrifiques, il est avant tout une œuvre éminemment poétique, ponctué de nombreuses scènes humoristiques.

Après les classiques que sont The Thing (1982 - remake de La Chose d'un autre Monde) et Prince des Ténèbres (Prince of Darkness - 1987), John Carpenter donne une fin à sa "trilogie de l'Apocalypse" avec son chef-d'œuvre L'Antre de la Folie (In the Mouth of Madness - 1995). Proche des écrits de Lovecraft, le film bascule dans une dimension où les repères spatio-temporels ont disparu, favorisant l'apparition de créatures mythologiques et plongeant son héros dans les méandres de la folie.

Lorsque sort Scream en 1996, l'horreur est un genre en sérieuse perte de vitesse. Si les années 1970 et 80 furent prolixes tant en chefs-d'œuvre qu'en ratages, cette première moitié des années 1990 laisse l'aficionados sur sa faim. Les grandes majors s'étant éloignées du genre, la production a sérieusement chutée, laissant essentiellement aux studios indépendants les rênes de l'épouvante. D'excellents films ont bien sûr vu le jour, tels ceux cités ci-dessus. L'énorme succès de Scream (de Wes Craven) laisse donc espérer une relance du genre, ce qui sera effectivement le cas, mais pas de la façon attendu. Le film relancera avant tout le slasher, mais visant un public adolescent avec une violence atténuée et un second degré des plus mal venus , tel Souviens-toi... l'Eté Dernier (I Know what you Did last Summer de Jim Gillespie - 1997) ou Urban Legend (de Jamie Blanks - 1998).

En 1998 sort Ring (Ringu de Hideo Nakata), qui fait un carton au box-office. Même si le film est plus proche du thriller fantastique que du film d'horreur, il va tout de même populariser le cinéma d'épouvante asiatique, essentiellement en Europe.

En 1999, Le Projet Blair Witch (The Blair Witch Project de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez) devient le film le plus rentable de l'histoire, grâce à une promotion identique à celle de Cannibal Holocaust. Toujours à l'instar de Cannibal Holocaust, Le Projet Blair Witch est une œuvre censement amateur, montrant la mort de trois étudiants en cinéma partis tourner un reportage en forêt.

Les années 2000 [modifier]

Après une vague de slashers post-Scream qui visait principalement un public adolescent (voir Années 90), les années 2000 marques un retour à des films d'horreur plus violent, moins "second degrés", et résolument plus adultes, rappelant la crudité visuel des films des années 70 et début 80’s.

C'est en Espagne que le cinéma d'épouvante semble trouver la terre promise de sa renaissance. Le studio de production Fantastic Factory naît sous l'impulsion de Brian Yuzna, et sort trois films en 2001 : l'inégal Faust (Faust : Love of the Damned de Brian Yuzna), le mauvais Arachnid (de Jack Sholder) et le nettement plus réussi Dagon (de Stuart Gordon, d'après une nouvelle de H.P. Lovecraft). Malheureusement, seul Dagon tire son épingle du jeu, les productions suivantes du studio s'avérant de qualité assez médiocre.

Toujours en 2001, aux États-Unis cette fois, Victor Salva réalise Jeepers Creepers. Si la première partie du film est une grande réussite, avec sa poursuite rendant hommage au Duel de Steven Spielberg et la découverte du monstre et de ses méfaits, la deuxième partie sombre dans les divers clichés de l'horreur. Jeepers Creepers sera tout de même un succès au box-office.

Le tournant de 2002-2003 [modifier]

2002 verra le réveil du cinéma de genre, et plus particulièrement d'horreur, du côté de la Grande-Bretagne avec la sortie de 28 jours plus tard, de Danny Boyle, et de Dog Soldiers, de Neil Marshall.

En 2003 sort le remake de Massacre à la Tronçonneuse (The Texas Chainsaw Massacre de Marcus Nispel). L'annonce du projet est particulièrement mal accueillie, le nom du producteur - Michael Bay - laissant présager un film pour teenagers. Massacre à la Tronçonneuse s'avèrera être une œuvre adulte, à la violence sèche et sauvage. Son succès va entraîner la mode, chez les grandes majors, du remake des classiques du cinema d'horreur.

Encore en 2003 et toujours aux Etats-Unis, la rockstar Rob Zombie va enfin voir sortir son premier film : La Maison des 1000 morts (The house of 1000 Corpses). L'univers de sa musique s'inspirait très ouvertement du cinéma horrifique ( voir le clip vidéo de sa chanson Living Dead Girl, dont les décors reprennent ceux du film allemand Le Cabinet du docteur Caligari), sont film fait donc de nombreuses références, le tout mâtiné de nombreux effets propre au clip musical (accélérations, split-screen, effet "négatif"...). Ce film représente aujourd'hui les premiers pas d'un réalisateur phare de cette vague de radicalisation du film d'horreur des années 2000.

La même année, en France, Alexandre Aja réalise Haute Tension (produit par Luc Besson). Le film renoue avec un gore brutal et réaliste typique des années 1970-1980. Malgré un twist final totalement incohérent, le film est une réussite, et Aja se verra confier la réalisation du remake de La colline a des yeux (The Hills have Eyes) en 2006.


En 2004, Zack Snyder réalise le remake du Zombie de George A. Romero, avec L'Armée des Morts (Dawn of the Dead). Exit la satire sociale de l'œuvre originale, le film de Snyder s'axe essentiellement sur une action quasi non-stop et des scènes gores spectatculaires. Autre différence fondamentale, les morts-vivants sont ici particulièrement vifs, courants et sautants, contrairement aux zombies de Romero, lents et dangereux surtout en groupe.

Toujours en 2004, deux fan boys anglais (Edgar Wright et Simon Pegg) profitant de la vague du cinéma de genre en Grande-Bretagne vont réaliser Shaun of the Dead (la réalisation étant attribué à E. Wright, Simon Pegg jouant dans le film aux côtés de l'excellent Nick Frost). Parfois considéré à tort comme une parodie, Shaun of the Dead apparait plutôt comme un film humoristique ayant pour toile de fond une invasion "zombiesque", et s'avère être un hommage respectueux fait au genre. Contrairement à Scary Movie-(2000), réelle parodie cette fois, qui avait sonné le glas de la déferlante de slashers post-Scream, Shaun of the Dead peu apparaitre comme l'emblême de la reconnaissance des grands maitres du genre(ici Romero donc...) par les jeunes réalisateurs de cette nouvelle vague horrifique, dont les œuvres leurs font très fréquemment référence.

La même année sort Saw de James Wan, thriller horrifique au succès inattendu, dont la principale force reste les pièges mortels tendus par le tueur - Jigsaw - tous plus originaux les uns que les autres. Il connaîtra deux suites en 2005 et 2006, aux résultats financiers plus qu'honorables.

L'apogée des années 2006-2007 [modifier]

Après un film de loups-garous (Dog Soldiers - 2002), Neil Marshall s'attaque au survival avec The Descent (2005). Remarquable de part son atmosphère claustrophobique - le film se déroule dans une grotte - et la parfaite maîtrise de l'obscurité, le film va lui aussi connaïtre le succès, aussi bien public que critique. Toujours en Grande-Bretagne, la sortie de Creep (2005), premier film de Christopher Smith au succès honorable, témoigne lui aussi de la vitalité du cinéma de genre Britannique.

L’Australie va contribuer à cette vague horrifique en proposant un Wolf Creek (2005 – de Greg McLean) au style quasi-documentaire et à la violence sèche et réaliste.

Cette même année, deux réalisateurs vont assoir leur position de nouveaux « meneurs » de l’horreur cinématographique contemporaine. En effet 2005 verra la production par les États-Unis de Hostel réalisé par Eli Roth, ainsi que de The Devil's Rejects réalisé Rob Zombie. Ces deux films seront ceux de la maturité pour ces deux réalisateurs, Rob Zombie abandonnant les effets de clip de sa Maison des 1000 Morts pour lui donner une suite sanglante et poussiéreuse qui n’est pas sans rappeler certaines œuvres de Sam Peckinpah, et Eli Roth livrant un film à l’histoire original, après ses débuts très référentiels ( Cabin Fever en 2002, au pitch de base très proche de celui du Evil Dead de Sam Raimi ).

En 2006, outre la sortie à travers le reste du monde des 5 films suscités, le français Alexandre Aja, épaulé par son ami et co-scénariste Gregory Levasseur, va réaliser le remake du film de Wes Craven : La Colline a des Yeux (The Hills Have Eyes – 1977). Cette version 2006 sera un grand succès public et critique.

La vague d'épouvante asiatique, succès et limites d'un phénomène [modifier]

De 2002 à 2006, l’horreur asiatique engagé par Ring de Hideo Nakata en 1998 (et auquel il aura fallu plusieurs années avant de rencontrer un succès mondial) va faire l’objet de nombreux remakes américains (The Ring en 2002 donc, The Grudge en 2004, Dark Water et Ring 2 en 2005, …), parfois réalisés par les réalisateurs de l’original, invités à venir tourner aux USA (Nakata a réalisé Ring 2 en 2005, remake de son film japonais éponyme de 1999 ; Takashi Shimizu a fait The Grudge en 2003, le remake de son Ju-on – 2000…).

Le point d’orgue de cette série de films de fantômes asiatiques ne sera cependant pas un remake, mais bel et bien le magnifique et troublant Dark Water (Honogurai Mizu no Soko Kara) de Hideo Nakata, réalisé en 2002, où l’épouvante laisse la place à un drame familial bouleversant. Nakata, qui n’a jamais caché son peu d’intérêt pour le genre horrifique, signe ici une œuvre personnelle et aboutie. Dark Water sera d’ailleurs couronné du grand Prix du [[Fantastic'Arts |Festival de Gerardmer]] 2003 et fit l’objet d’un remake avec Jennifer Connely en 2005.

Même si le succès commercial est (quasiment) toujours au rendez-vous, le genre commence à s’essouffler, et les films d’épouvante asiatique montre leurs limites par leur absence de renouvellement thématique, voir visuel ( ces films seront ironiquement appelés films de « filles au cheveux salles » par la presse spécialisée, en référence à la figure du fantôme présentée dans Ring-(1998), et repris dans quasiment tous les ersatz qui en ont découlés, qui est une jeune femme aux cheveux noirs, longs et salles qui lui masquent le visage ).


La première moitié de cette année 2007 s’est avérée plus calme en termes de production horrifique. On note cependant la récente sortie du français A l’intérieur, d’Alexandre Bustillo et Julien Maury, ainsi que la suite de Hostel, toujours réalisé par Eli Roth et sobrement titré Hostel - chapitre 2.

Aux USA doit sortir en août le remake attendu et déjà controversé du classique Halloween de John Carpenter, mis en boîte par Rob Zombie qui, par son approche brutale et réaliste, espère insuffler un second souffle à cette franchise en sérieuse perte de vitesse suite à l’échec retentissant qu’à été le dernier opus en date (Halloween 8, la résurrection).

Classiques du cinéma d'horreur cités dans l'article [modifier]

Les films importants non cités dans l'article [modifier]

Avant 1950 [modifier]

Les années 1950 [modifier]

Les années 1960 [modifier]

Les années 1970 [modifier]

Les années 1980 [modifier]

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