L’importance du contexte social dans la cyclothymie

 

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L’importance du contexte social dans la cyclothymie

 

31/12/2008

Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Avis des cyclothymiques

Le volet relationnel et social revêt une importance particulièrement importante chez les cyclothymiques. Post par R. Blain
Un des aspects importants, souvent négligés est celui de l’environnement dans lequel vit le cyclothymique, il se nourrit des éléments de son contexte qu’il soit harmonieux, tendu, hostile, intéressant ou toxique. En raison de son hypersensibilité et de son besoin de validation par l’autre, le volet relationnel revêt une importance particulièrement importante.  Un psychologue comme William James estimait que le bien-être de l’individu dépendait aussi et surtout de son intégration dans la communauté alors que Freud s’était concentré sur le développement de l’individu. James Mark Baldwin et George Herbert Mead ont suivi les traces de James en insistant sur la nature interpersonnelle du sens de l’identité d’un individu.

Il faudrait à mon avis que la recherche dans le domaine de la psychiatrie se penche plus sur la possible adaptation du cyclothymique dans son environnement au sens large, la société. Est-ce facile ? Sous quelles conditions ? il y a-t-il des obstacles infranchissables ?

Le dernier livre de Goleman,  ’Social intelligence’ dont j’ai parlé à quelques reprises vient d’être publié chez Odile Jacob.

Je dois avouer que j’ai préféré  son livre sur l’intelligence émotionnelle mais cet ouvrage a le mérite de conforter la thèse du Prix Nobel Eric Kandel sur le soit-disant déterminisme biologique : les êtres humains comme les lièvres de mer possèdent une neuroplasticité qui nous ouvrent les voies du changements. Les travaux de Kandel prouvent que l’homme peut apprendre et modifier la partie biologique de notre corps (CF la fameuse étude sur l’hippocampe des chauffeurs de taxi londoniens). Nancy Andreasen dans son livre ’Creating Brain’ évoque cela aussi à la page 146. En bref, la psycho-éducation est très efficace et peu également selon certains scientifiques, affecter le métabolisme de la sérotonine dans le cerveau.

Goleman dans un style un peu décousu et hachée donne beaucoup de preuves quant au caractère éminemment social de l’être humain (et de l’animal!) et  confirme les thèses de Cacioppo et Bernston sur la neuroscience sociale introduite il y a moins de 20 ans : l’homme a besoin de l’homme, de bonnes relations qui nous enrichissent et nous donnent la santé, depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte.

J’ai l’air d’évoquer des poncifs mais quand on constate la solitude des patients qui font face, seuls,  à leur souffrance psychique, on peut se poser des questions sur le contexte familial, personnel ou professionnel qui nous rend sain de corps et de d’esprit ou celui qui nous empoisonne...

Au sein du Philadelphia Project, je constate progressivement que Goleman, Barber et Gardner ont raison : ’individu quel qu’il soit et encore plus le mélancolique ou le cyclothymique a besoin d’un environnement stimulant, tolérant, humain et surtout fraternel. L’espace de dialogue est important car le regard de l’autre compte dans l’acceptation de soi-même et donc pour son futur épanouissement. Se retrouver avec une personne comme vous est un moyen de se sentir en confiance et moins seul face à l’incompréhension ou à la stigmatisation.

L’enfant comme l’adulte ont besoin de se sentir en confiance, libres et respectés. Deux types d’intelligences souvent ignorées que j’ai mentionné depuis longtemps sur mon blog ne sont pas assez valorisées en France : ’intelligence personnelle (introspective et sociale ) et celle moins consensuelle mais tout aussi importante, ’intelligence morale (P.67 de "Intelligence Reframed", de Howard Gardner) ou comme ’appelle Stefan Einhorn (’L’art d’être bon’), ’intelligence éthique (bienveillance et respect des autres).

Les médicaments et la psycho-éducation peuvent aider mais ce sont des moyens et non une fin. Le dessein final est celui du sens, que vais-je faire de ma vie ? Qu’ai-je fait ? Cela a-t-il un sens ? Est-ce que je vis uniquement pour moi ou aussi pour ceux que j’aime et même les autres ? Et surtout en quoi la souffrance psychique et la bipolarité peuvent m’aider à obtenir et à améliorer mon intelligence sociale et éthique ? Quelle est cette créativité (mais est-ce bien de la créativité ?) qui est à ma portée ?

A lire en anglais la fiche sur Kandel surtout à partir de l’Residency training in psychiatry at the Harvard Medical School’ sur le  sitedes prix Nobel.

Références sur le net

http://www.amazon.fr/recherche-mémoire-nouvelle-théorie-lesprit/dp/2738118801/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1236253405&sr=1-1

http://www.amazon.fr/Cultiver-lIntelligence-Relationnelle-Goleman-Daniel/dp/2221099869/ref=sr_1_2?ie=UTF8&s=books&qid=1236253490&sr=1-2

http://www.amazon.fr/Lart-dêtre-bon-Oser-gentillesse/dp/2714443834/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1236253552&sr=1-1

juin 2012





30/04/2013
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