Possibilité de souffrir de Maniaco-Dépression ?
Possibilité de souffrir de Maniaco-Dépression ?
1/01/2008
Témoignages > Information-Psychoéducation-Découverte du diagnostic
Bonjour Docteur,
Ci-dessous les quelques éléments qui me font envisager la possibilité de souffrir de maniaco-dépression, et qui font l’objet de cette demande d’une consultation.
L’HISTORIQUE FAMILIAL
• Mon père (aujourd’hui 64 ans) est maniaco dépressif depuis ses 28 ans.
Sa maladie s’est déclarée quand j’avais 5 ans) sous la forme de crises d’une extrême violence (y compris physique) qui ont amené la famille â le faire interner. Le diagnostic a été relativement long â établir. Mon père suit depuis ses 30 ans un traitement au Lithium, dont les réajustements sont effectués par son psychiatre. Après 14 ans « d’équilibre », une seconde crise a toutefois conduit â un nouvel internement. Mon père a mis plus d’un an â se rétablir. Il est depuis « stabilisé »...
• On compte d’autres cas de maniaco-dépression avérée parmi les cousins et petits cousins de la branche paternelle.
PLACE ET ROLE DANS LE CONTEXTE FAMILIAL
Je suis l’aînée des deux enfants de mes parents. Le noyau familial a tenu face au choc des deux crises, mais au prix de souffrances terribles... Entre autres et en bref, les rôles se sont inversés entre ma mère et moi, et j’ai eu â assumer beaucoup de responsabilités (notamment relationelles), très jeune. Sans que soient envisagées d’éventuelles répercussions de la maladie de mon père sur mon équilibre ni sur celui de ma soeur. J’ai été jusqu’â mes 35 ans ce brave soldat qui peut toujours tout, pour tous, tout le temps !
Et passe en dernier...
MES COMPORTEMENTS
Est-ce une construction par rapport â mon modèle ou parce que je suis également atteinte de maniaco-dépression, j’ai constaté de nettes ressemblances entre mes comportements et ceux de mon père que j’ai, d’expérience, attribués â sa maladie. Variations de l’humeur d’une grande amplitude, enchaînement de phases euphoriques et de phases dépressives, besoin de projets titanesques, besoin viscéral de créativité, endurance exceptionnelle â la fatigue, ultra sensibilité relationnelle, tendance (légère en ce qui me concerne) â la paranoâ?a, violence...
QUELQUES FRAGILITES
(En parallèle d’une bonne scolarité et d’excellentes relations familiales et amicales)
• De 9 â 11 ans : période de violence incontrôlée (besoin constant de me battre). Pas d’intervention médicale : sevrage par ma seule volonté.
• De 10 â 14 ans : boulimie. Et vomissements forcés. Pas d’intervention médicale : sevrage par ma seule volonté.
• De l’adolescence â la trentaine : négation des limites, flirt avec toutes sortes de dangers (dont alcool et drogue). Mais aucune intention suicidaire !
• Vers 27 ans : épisode dépressif et prescription d’un antidépresseur et d’anxiolytiques. Avec pour effet l’inverse des résultats escomptés : tension nerveuse â son comble, violence, insomnie. Le traitement a été interrompu dès la deuxième semaine.
• Depuis la trentaine : jonglage et cumul épuisants entre mon apprentissage autodidacte du métier de scénariste d’une part, et un travail alimentaire exigeant d’autre part.
• De 34 â 38 ans : dépression avérée. Envies suicidaires. 4 ans de psychothérapie qui ont donné de bons résultats : j’ai relativement bien vécu ces 3 dernières années... malgré certaines épreuves (notamment de harcèlement sexuel au travail et un « burn-out » de deux mois, il y a deux ans).
ACTUELLEMENT...
Alors que ma situation (professionnelle, sentimentale, familiale) s’est nettement améliorée, les « comportements » décrits plus haut atteignent des proportions inquiétantes ! Et remarquées ! Hypersensibilité, fluctuations de l’humeur d’une heure â l’autre, agressivité voire violence (verbale) incontrolables, frustration (besoin impératif de créativité, non assouvi), épisodes paranoâ?aques, déprime quasi constante, crises de larmes, incapacité â me concentrer...
J’ai conscience que tous ces éléments peuvent s’expliquer par le cumul de toutes sortes de difficultés (une jeunesse émotionnellement tumultueuse, un choix professionnel risqué (scénariste), une construction au sens des limites toujours aléatoire) et qu’il ne s’agit pas forcément de maniaco-dépression.
C’est justement la raison de ma demande d’une consultation : je souhaite connaître enfin la nature de mon mal être, que soit infirmée ou confirmée cette suspicion. Et ce dans l’unique but de trouver une thérapie adéquate. Je suis fatiguée de me (dé)battre toute seule ! Et souhaite être aidée dans la mise en place de moyens qui conviennent â mon cas, quel qu’il soit, pour « m’en sortir ».
Voici les résultats des tests :Hypomanie 18/20 ; Cyclothymie 15/21 et Hyperthymie 16/21.