Pour mieux comprendre le passage à l'acte suicidaire chez le jeune

 

 

 

 

Pour mieux comprendre le passage à l'acte suicidaire chez le jeune

 

L’acte suicidaire correspond à un acte auto-agressif effectué par une personne qui met sa vie en péril, avec l’intention réelle ou non de causer sa propre mort.

On distingue ainsi le suicide abouti de la tentative de suicide. Le premier étant un acte mortel par lequel la victime devient un suicidé, le second fait de celui qui en réchappe ou qui survit un suicidant. Le suicidaire est celui qui projette de mettre fin à ses jours.

Le terme victime est ici volontairement employé. En effet, il existe toujours un point commun entre tous ceux qui attentent à leurs jours : une souffrance psychique intense, une angoisse insoutenable. Le passage à l’acte suicidaire exprime donc, dans tous les cas, un profond désarroi.

Tentative de suicide et suicide correspondent, généralement, à la même volonté de mettre un terme à la souffrance, plus qu’à une réelle volonté de mourir.

Par ce geste, le jeune crie sa souffrance à son entourage. C’est le seul moyen qu’il a trouvé pour dire son mal être et s’en libérer. Il se libère en se débarrassant de son corps, siège de sa souffrance psychique.

Par son passage à l’acte, l’adolescent cherche à maîtriser sa souffrance et occulte la mort dans la mesure où, inconsciemment ou consciemment, il vise un monde meilleur.
 
 

Qu’est-ce qui peut conduire un jeune à se suicider?

La complexité et  la diversité des motivations profondes du suicide ne permettent pas de donner une réponse unique et précise. Mais nous pouvons parler d’une conjonction de facteurs, d’événements et de circonstances qui induisent et provoquent chez certains adolescent des blessures laissant des traces affectives et psychiques durables
Quels sont ces facteurs ?

Les facteurs individuels

Vous parents, êtes nés avec un potentiel de qualités et de faiblesses déjà transmis par vos parents et aïeux. Ce sont des qualités de santé (robustesse, longévité de la vie...) intellectuelles, manuelles, humaines etc. Ou bien ce sont des faiblesses en termes également de santé (diabète, fragilité veineuse par exemple) d’aptitudes intellectuelles et de fragilité psychique (tendance dépressive), etc. Ainsi en est-il de tout un chacun. Pourtant, chaque être est unique. Et dans une même famille, les enfants, parfois même des jumeaux, ne réagissent pas de la même manière devant les mêmes évènements.

En effet chaque individu possède des défenses psychiques qui lui sont propres : l’un va affronter la difficulté et en tirer les aspects positifs, l’autre ne saura pas l’assumer et cumulera les échecs.

Certains individus ont une capacité à résister aux adversités, à rester debout malgré les agressions d’une vie tumultueuse. Cela s’appelle la résilience.  Une notion qui mérite bien des attentions et nécessiterait des recherches encore insuffisamment effectuées.

Il ne s’agit pas d’une invulnérabilité repérable chez les plus forts, mais d’une certaine aptitude à puiser dans ses propres ressources pour mieux rebondir et utiliser comme armes personnelles les attaques dont on a été l’objet. A contrario, la vulnérabilité constitue le point faible de ceux qui offrent aux chocs un flanc sans résistance.
 
Cette vulnérabilité naturelle constitue en soi un facteur de risques. Parmi les autres facteurs individuels, citons principalement : la tendance à la dépression, l’impulsivité, la timidité excessive , les troubles mentaux, la dépendance à des produits toxiques, l’attachement excessif  à un proche ou fusionnel à la mère, l’immaturité affective, le manque de confiance en soi, etc.

Il peut s’agir également d’un problème d’identification sexuelle. En effet, la préférence sexuelle à l’égard du même sexe fait naître chez l’adolescent un sentiment de malaise. Son incapacité à assumer cette tendance, l’incompréhension ou l’intolérance manifeste  de l’entourage concernant l’homosexualité, peuvent plonger le jeune dans un mal-être profond pouvant aller jusqu’à un dégoût de soi.

Les facteurs extérieurs

Nombre d’évènements de vie peuvent être identifiés comme des facteurs déclenchants, dont certains sont aggravants ou précipitants. Ils peuvent être repérés par l’entourage et sont souvent désignés comme étant la cause du geste. Ils ne constituent pas pour autant, à eux seuls, la cause profonde du mal-être, de la souffrance qui va provoquer le passage à l’acte. « C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ».

Voici quelques facteurs déclenchants  qu’il faut considérer dans l’explication du geste suicidaire comme la partie émergée d’un iceberg.
  • Les ruptures

Chez un être vulnérable, l’éloignement ou la perte d’un être cher est souvent déstabilisante, bouleversante. Il peut s’agir d’un éloignement géographique de l’être aimé ou d’un parent divorcé, d’une déception amoureuse, d’un décès.

 

 

Si la rupture sentimentale arrive en tête des motifs invoqués par les jeunes pour expliquer leur passage à l’acte ou celui de leurs camarades, c’est parce qu’à l’âge de l’adolescence, l’amour et l’amitié occupent une place prépondérante. Au début de la vie sentimentale, l’amour devient source d’idéalisation, mais aussi d’angoisse. Jusqu’alors, l’enfant était assuré d’être aimé par ceux qu’il aimait, c'est-à-dire ses parents. Devenu adolescent,  il est en recherche de l’âme soeur et peut craindre de ne jamais la trouver. S’il se jette à corps perdu dans une histoire d’amour, la rupture avec l’être aimé peut entraîner un vide affectif et, du même coup, une blessure narcissique importante.

  • Les agressions

Ce ne sont pas seulement les coups physiques qui sont les plus blessants, mais aussi les paroles humiliantes dévalorisantes, les insultes, les moqueries quotidiennes.

D’autres agressions peuvent également être insupportables comme par exemple le racket, la contrainte sexuelle, le viol. Ces agressions, vécues dans la violence du moment engendrent souvent des sentiments de détresse, de honte qui poussent au désespoir et projettent la victime dans une fuite impérieuse vers la mort.

Très souvent  subies dans le secret, voire dans l’ignorance, l’incompréhension ou l’indifférence de l’entourage proche, ce type d’agression est particulièrement pathogène.

  • Les chocs émotionnels traumatiques

L’annonce sans précaution d’un événement grave quel qu’il soit : maladie, accident, décès, échec à un examen très important pour le jeune, licenciement d’un des parents en charge de la famille peut être douloureusement ressentie et provoquer une angoisse insoutenable. Le jeune est d’autant plus touché par certains événements qu’il se sent impuissant et ne sait pas en parler.

 

 

Dans certaine situations dramatiques exceptionnelles, la personne, sans être elle-même victime, est placée dans une position de témoin : accident, attentat, hold-up, meurtre ou suicide. L’idée suicidaire peut alors émerger soit au moment de l’événement, soit ultérieurement. L’intervention immédiate d’un psychopthérapeute est nécessaire pour aider le témoin d’un tel drame à se déculpabiliser et à se resituer face à l’événement, apportant ainsi un apaisement aux sentiments qu’il éprouve.

 



29/04/2013
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